Le sionisme est-il la continuation ou la réfutation du judaïsme ?
11 décembre 2023 00:06, par MivilleMa réponse est NON. Non, le sionisme n’est absolument pas la continuation du "judaïsme" biblique ni non plus du judaïsme talmudique post-chrétien bien que ce soient là deux religions qui ont bien peu à voir entre elles.
Le sionisme actuel est une synthèse de trahisons successives érigée en système, voire même par rapport au sionisme des kibboutzim tels qu’ils furent jusqu’au virage néo-libéral pris par Menachem Begin qui fut en soi un virage aussi à 180 degrés que le passage du Chili d’Allende à celui de Pinochet, ou des USA du New Deal à ceux de Reagan.
La preuve première qu’il n’y a aucune continuité hormis celle du pur opportunisme individuel est qu’en Israël les érudits qui étudient trop sérieusement la Torah sont traités avec le plus grand mépris de l’épithète de "Freier" (suckers), pis que les idiots utiles du marxisme égarés dans les méandres de la bureaucratie soviétique vieillissante, aussi bas que les chrétiens qui méprennent Jérusalem pour une source d’énergie spirituelle.
Les quelques juifs israéliens qui se mettent à faire des démarches spirituelles vont de préférence vers l’Inde et se hasardent au mieux à des interprétations new-age de la kabbale. Même l’horrible rabbin anti-humaniste Ovadia Youssef tenant les non-juifs pour des créatures créées pour l’usage des juifs tint un discours de karma et de réincarnation pour 75% de son espace discursif et de toute façon c’était un clown.
Pour résumer, la religion judaïque qui fut celle des auteurs bibliques disparut complètement durant la vie de Jésus et ses conséquences immédiates et il n’en resta absolument plus rien une fois que Jérusalem fut prise par Titus.
Il convient de citer pour mémoire que la religion biblique de jusqu’à cette époque était une des plus résolument prosélytes et universalistes du monde et qu’elle définissait la "race" constituant le peuple élu comme la plus métissée du monde, formée des restes humains dont les autres ne voulaient pas. Ce qui fait du christianisme et de l’Islam des successeurs plus dignes que le judaïsme talmudique qui d’ailleurs a été compilé le tout dernier des trois grandes religions abrahamiques.
Le judaïsme talmudique, malgré son exclusivisme oligarchique et son racisme mal défini mais intense entre tous, condamne résolument de par sa tradition bien établie toute tentation de forcer le destin divin en prenant soi-même l’initiative de recoloniser la terre promise, d’autant que pour lui c’est toute la terre qui lui est promise.