Si on veut vraiment mettre les points sur les « i » alors il ne faut pas parler d’une querelle entre Byzantins et Latins, mais entre deux interprétations du christianisme puisque la querelle est essentiellement religieuse. S’il en avait été autrement, la migration en Europe de l’Ouest des élites byzantines après la prise de Constantinople par les musulmans n’aurait été ni aussi conséquente, ni aussi bienvenue. Gardons à l’esprit que si le latin a été la langue de l’église, c’est principalement le grec qui a véhiculé la culture, et ce, dans une partie non négligeable du monde connu d’alors et durant une période très longue.
C’est là que le récentisme me semble une alternative intéressante puisque les archives anciennes sont soit parties en fumée, soit farcies de faux en écriture jusqu’à plus ou moins l’invention de l’imprimerie. Bien que nous soyons éduqués pour penser que c’est la Rome d’Italie qui est la mère de notre occident, il y a une autre version de l’histoire qui se fait jour petit à petit et qui n’est pas moins pertinente et qui fait à l’inverse de Byzance, la mère de notre civilisation et de Rome, une histoire de renaissance et non d’antiquité.
Personnellement, j’opte aujourd’hui pour une introduction tardive du christianisme en Europe, une religion byzantine et même orientale au sens large à la base et ramenée en Europe de l’Ouest après le sac de Constantinople. Avignon, dans cette optique, ne serait pas le fait d’un schisme, mais le lieu d’une implantation première.
Mais ma manière de contester la chronologie et les méthodes de datation ressemble à une immense paresse intellectuelle, ça, je l’accorde volontiers au point du jour : je ne suis ni historien ni universitaire et je n’ai aucun titre pour prétendre faire la leçon à quiconque. Comme il serait trop long d’expliquer ma démarche, disons que l’idée est néanmoins lancée : s’en saisisse qui veut…