Encres de tatouage : une bombe à retardement sanitaire
25 avril 2023 11:00, par ManekiTémoignage d’un tatoué, ça contrastera un peu avec la teneur simpliste, un peu réac et ignorante qu’on lit sur cette page. Tout ne peut pas s’analyser strictement sous un angle sociologique.
Déjà, le tatouage est un art pluriséculaire que l’on retrouve dans toutes les cultures. Oui, c’est un art qui s’apprend et se maîtrise quand on a le talent pour (ça n’est pas pour rien qu’on appelle les tatoueurs « tattoo artists » en anglais). Certains sont superbes, d’autres sont passables. D’autres encore sont affreux ou vides de sens, comme ceux de la génération actuelle, en perte de repères et d’identité.
Beaucoup de paramètres sont à prendre en compte, la nature du tatouage évidemment, la qualité d’exécution, ce qu’il véhicule, la couleur de la peau (le rouge passe mal sur les peaux mates par exemple), où il est placé sur le corps, comment il est associé aux éventuels autres tatouages etc. Et bien sûr la condition physique de la personne.
La motivation derrière le tatouage a son importance (pour ma part, le fruit d’un train de vie qu’on peut qualifier de « rock n’ roll » dans mes plus jeunes années. J’ajoute que mon tatouage Ace of Spades de Motörhead sur l’avant bras est régulièrement complimenté par les connaisseurs).
Les tatouages racontent une histoire au fil du temps, cristallisent un état d’esprit à un moment donné : celui qu’on a fait quand on avait 25 ans – et qu’on ne ferait certainement pas à 40 – est intéressant car il nous rappelle qui l’on était et témoigne du chemin parcouru depuis. Il est vrai qu’il est souvent grotesque et assez laid de voir une personne couverte de tatouages récents.
Concernant l’encre, il faut bien s’assurer que son tatoueur utilise une encre de bonne qualité (celles-ci varient grandement et je me méfie des articles généralisateurs comme celui mentionné ici).
Dernière note pour les religieux qui avancent que le tatouage est la marque de la bête et ce genre de choses : je ne suis qu’un pécheur et Jésus m’a déjà pardonné, je m’efforce d’être une bonne personne, c’est le principal. Je reconnais toutefois qu’en 2023, le crucifix que je porte autour du cou est bien plus subversif que n’importe lequel de mes tattoos !
Allez, bonne continuation à tous.