La question des stocks de l’OTAN est une fausse question car la capacité du complexe militaro-industriel du bloc occidental est illimitée.
On peut produire non seulement nos armes mais aussi des armes soviétiques : l’extraordinaire enquête de la journaliste bulgare Dilyana Gaytandzhieva l’a démontré pour le colossal flux logistique alimentant les djihadistes en Syrie depuis la Croatie, la Roumanie et la Bulgarie (voir https://dilyana.bg/350-diplomatic-f... et la suite de l’enquête sur son site). Si la question des stocks se pose, c’est qu’il s’agit en réalité d’une question politique, d’une question de motivation politique.
Les stocks sont un problème pour le complexe militaro-industriel occidental : les guerres des Etats-Unis contre des adversaires aussi mineurs que l’Afghanistan par exemple ne suffisent à consommer et réduire les stocks... Cela coûtait plus cher de rapatrier le matériel américain déployé en Afghanistan, et que les paysans locaux n’avaient pas réussi à détruire, que de l’abandonner sur place. Ce complexe-militaro industriel a même été forcé de produire une ruine neuve, le F-35, faute de compétiteurs pour résorber les stocks de chasseurs... L’obsolescence des chasseurs existants n’étant pas assez rapide pour assurer les bénéfices attendus de leur remplacement.
Mais l’objectif affiché des Etats-Unis est la "défaite militaire de la Russie en Ukraine", cela a été dit ouvertement au plus haut niveau de l’Etat et dans un discours officiel. L’épuisement des stocks et la production de nouvelles armes ne signifieront pas l’arrêt de la guerre, seule la défaite de la Russie satisfera les Etats-Unis.
Le calcul américain est que Poutine n’acceptera pas de perdre la guerre et finira par produire des pertes humaines ouvrant la possibilité d’un changement de régime. Les Etats-Unis n’ont aucune raison de se retenir, ils iront jusqu’au bout, et ils auraient tort de se gêner, ils dominent et rien ne les retient d’abuser de leur domination.