Platon en bon continuateur de Socrate a légué une somme d’humanités apparaissant à l’homme standard occidental comme étant une œuvre emplie de sagesse.
"Connais-toi toi-même" qui figure sur le Frontant du temple d’Apollon à Delphes et qui peut être regardée comme une invitation à la sagesse nous appelle à l’introspective de soi en questionnant notre environnement jusqu’à l’horizon de nos perceptions afin de connaître nos limites et de faire la différence entre ce que l’on sait et ce que l’on ignore.
Le critère de la beauté qui n’est pas une vertu est à mon sens fort éloigné de la sagesse proprement dite, et ce, quand bien même Aristote la définissait au masculin comme étant la réunion de la grandeur et de l’ordre.
L’esthétique qui est une notion conceptuelle inventée par Baumgarten pour décrire le beau résultant de la nature et des arts n’appartient pas non plus à la puissance de la sagesse.
Dans les sociétés les plus reculées, les sages ont toujours été des anciens qui ont goûté à l’empirisme du temps jusqu’à se parfaire en connaissance et en raison critique et ainsi posséder l’aptitude à discerner le vrai du faux, à éviter la séduction et la tromperie et à maintenir un ordre bienveillant au sein du groupe social auquel ils appartiennent.
La sagesse s’inscrit toujours dans un ordonnancement social organisé autour d’habitudes communes faisant office de coutumes où les sages occupèrent une place à part en raison de leur capacité intellectuelle profonde, de leur aptitude à séparer le vrai du faux et à prodiguer des conseils, et enfin en ce que leur tempérance et leur habileté n’ont jamais suscité de jugements critiques défavorables à leur encontre.
Le sage qui est un homme de bien et dont la conduite est irréprochable nous amène à définir la sagesse comme étant "la connaissance de soi-même" (transfiguration du temps et de l’enracinement de l’être éveillé) et la "la poursuite du bien" (la croyance en la justice et au règne de la paix).