Tout ceci est absolument captivant, mais là où il faut 2 titulaires de 3 doctorats pour nous exposer les arcanes de l’emprise et de la terreur sectaires du politique, Alain Soral avait déjà théorisé cette prise d’otage, par les mathématiques, du règne de l’imprévisible et de l’inquantifiable : l’intelligence et la praxis humaines. Dans Comprendre l’Époque, ouvrage antérieur au leur, Soral met en exergue la ténuité et la perversion du lien entre mathématisation et emprise dictatoriale. Il l’a fait sans aucun diplôme, et avec davantage de charisme.
Je salue le travail de ces chercheurs, mais l’honnêteté intellectuelle doit primer : force est de reconnaître que Alain Soral détient, sur la question des rapports d’emprise du politique par la domination psycho-sociale, le système de pensée contemporain le plus dense et le plus universable. Le soralisme n’est ni un antisémitisme ni un nazisme mais un césarisme de la rationalité à coloration fasciste (dans l’acception première).
Voici un extrait de la lettre laissée par le psychiatre d’un célèbre homme politique étranger, peu avant de se suicider : « Je n’en peux plus. Le vol, c’est la rédemption, l’apartheid, c’est la liberté, les militants pacifistes sont des terroristes, l’assassinat est de l’autodéfense, la piraterie, c’est la légalité, les Palestiniens sont les Jordaniens, l’annexion est la libération : ses contradictions sont décidément sans fin ! Freud a promis que la rationalité finirait par régner sur les passions des instincts, mais c’est qu’il n’avait jamais rencontré XXX » Toute manipulation s’origine dans l’inversion.