Le problème n’est pas que l’auteure nous propose une évidence, car il est souvent bon de les rappeler. On a rien compris à la vie si on s’adonne avidement à la maximisation égoïste de ses gains et de son pouvoir. On se vautre alors dans l’horizontale de l’avidité au lieu de (s’efforcer de) se tenir dans la verticale de la vérité.
Le problème est qu’elle semble avoir la prétention d’énoncer une perspective nouvelle ou méconnue, comme si elle cherchait à se faire un nom en s’appropriant une idée, alors que l’Histoire fourmille de penseurs qui ont déjà expliqué cela.
Le minimum de la logique chrétienne, c’est de ne pas s’approprier ce qui est à l’autre, donc de rendre à César, et donc, en l’occurrence, d’évoquer, mentionner ou citer ceux sur les traces desquels on marche.
Je ne lui jetterai toutefois pas la pierre car il m’est arrivé plus d’une fois (et il m’arrivera encore) d’être dans l’élan d’une idée qui m’enthousiasme sans regarder en arrière, sans chercher à savoir si quelqu’un a déjà pensé comme je le fais. Sa "candeur" a au moins l’avantage de remettre sur la table une question qui mérite toute notre considération.
Quoi qu’il en soit, pour ce que j’en sais, ceux qui voudraient creuser la question de l’antithèse christianisme / capitalisme liront avec profit E. Michael Jones, tant son "L’esprit révolutionnaire juif" que, surtout son "Barren Metal" (non traduit à ma connaissance) dans lequel il explique tout à loisir pourquoi le capitalisme, c’est l’institutionnalisation de l’usure , cette pratique d’exploitation de l’homme par l’homme strictement interdite par la loi divine.