"J’aime assez être un rouage de la chaîne, du tri... je trouve ça assez gratifiant", dit le manutentionnaire (c’est le vrai terme des boulots à manutention répétée).
C’est tout à son honneur, puisqu’il pense faire une bonne action que notre "civilisation" qualifie de "solidaire" voire d’écologiste... tout un programme fort discutable pour ne pas dire fallacieux.
Dommage que ces jeunes gens courageux qui font les travaux sales trouvent, à priori, normal d’être enrôlés dans une chaîne, organisation de travaux, typique des sociétés qui ont inventé le fonctionnariat (au sens de mise en place d’une fonction univoque dans un dispositif aliénant)...
Une société qui s’est construite sur l’instauration d’énormes dispositifs comme le sont en réalité toutes les multinationales est une société intégralement aliénatoire. Ses "agents" de fonction se tuent forcément prématurément à la tache.
Il y a longtemps que les entreprises et les métiers ont été balayés au profit (!) de fonctions univoques, segmentées, spécialisées. C’est ce qui est précisément arrivé au métier de médecin. Nous sommes piégés par un énorme dispositif médical où chaque maillon est spécialiste de quelque chose. Le corps humain est littéralement pulvérisé, morcelé en fonction segmentée séparée de tout le reste.
Soigner c’est prendre en compte la totalité du vivant et de l’humain, ce que les médecines alternatives tentent de faire sous les attaques permanentes d’un système de pensée industriel qui entend réduire la vie humaine à une vie moléculaire.
Ces jeunes esclaves du tri sont les symptômes, et les victimes directes, de ce choix mortifère du monde moderne en voie de putréfaction.