« Tout ce théâtre est en train de se casser la gueule sous la pression des réseaux sociaux »
Modestement, je souhaite faire une critique de cette idée que le Système croulerait sous les réseaux sociaux. Et je trouve un peu contradictoire d’en appeler d’une part aux couilles des Français, et d’autre part de vanter le supposé rôle révolutionnaire qu’auraient les réseaux sociaux.
Parce que quelle que puisse être la drôlerie, la pertinence de ce qui s’y publie, cela n’a pas d’impact sur le monde réel. Je dirais même que la liberté d’expression relative qui y subsiste offre un certain défouloir à la colère et l’exaspération, de façon à les canaliser et les priver de portée réelle. Et que c’est peut-être pour cette utilité cathartique qu’ils ont, que l’on peut encore y dire pas mal de choses, sous toutes réserves. La censure ne devenant brutale et systématique que lorsque ce qui s’y passe déborde sur la réalité, comme c’est arrivé en janvier avec le Capitole.
Je ne veux pas discréditer l’action sur les réseaux sociaux comme telle, mais est-ce qu’elle ne risque pas de générer une certaine ivresse de se croire un résistant, un combattant, alors qu’on ne fait que jouer une partition dans un spectacle totalement virtuel, à côté duquel le monde réel et ses rapports de pouvoir vont leur train sans être inquiétés ?