Musiques d’en haut et d’en bas, partie 1/2
Je trouve ça un peu facile de taper sur la musique atonale en 2021.
Oui, la majorité de la musique atonale est une escroquerie qui a dévié l’évolution de la musique orchestrale vers la stérilité. Mais tout n’est pas à jeter, heureusement que l’on peut aussi jouer ou écouter des choses plus « abstraites » si l’envie nous en prend, sans restreindre le champ des possibles.
C’est à mettre en parallèle avec l’histoire de l’enregistrement de la musique : la musique enregistrée nuit à la valeur d’une interprétation unique et volatile qui vous file des frissons, ces siècles de travail dévoué qui s’étiolent comme une offrande désintéressée dans l’ether, cette matière brute de l’instant présent...
La musique enregistrée, tout est acquis et on doit chercher autre chose, puisque la composition n’a plus besoin d’être interprétée par un groupe organisé pour être écoutée.
Malgré cette tabula rasa expérimentale post-enregistrement, la belle musique classique est toujours comprise, jouée et écoutée ; le peuple modeste n’y a jamais autant eu accès qu’aujourd’hui alors qu’elle était réservée à une élite citadine aisée à l’époque. Leur détournement artificiel et forcé n’a pas fonctionné, le grand public ne portera jamais d’intérêt à ces formes musicales intellectualisées déjà en voie de disparition ; c’est un combat gagné d’avance.