Guénon, qui a influencé Evola, est le maillon d’une chaîne noachite dont les fondements remontent à Philon d’Alexandrie et autres faussaires de l’Antiquité tardive. Sa Grande Tradition Primordiale est dans la lignée de Joseph de Maistre. Les notions d’"Intellectualité pure", d’"infaillibilité doctrinale", et son expression favorite "...n’est pas autre chose au fond que..." cachent en fait des prétentions bien artificielles, et un système d’enfermement.
Guénon a certes dit beaucoup de bonnes choses sur les pseudo-spiritualités de son temps, mais son uchronie est sans portée. On commence franc-maçon, et on finit musulman et "serviteur de l’Unique". Le bricolage guénonien (symbolisme absolu, fausses étymologies, affectation d’impersonnalité, mépris des peuples sans tradition écrite) peut impressionner, voire séduire quand il touche juste (sur la récupération des lieux sacrés, les principes du calcul infinitésimal, etc.), mais ne résiste pas à une analyse sérieuse. Pour ne prendre qu’un exemple, Guénon a toujours ignoré que buddhi, l’Intellect, était sous le signe de Mâyâ, la profactrice d’illusion.
Quand on en arrive à expliquer la tradition védique, puis hindoue, par la kabbale, c’est qu’il y a un problème (non posé).
La prétendue Tradition primordiale, qui souffre du défaut majeur qu’elle n’existe pas, n’est au fond qu’une consolidation discrète des trois gorgones sémitiques, christianisme, judaïsme et islam. Mission accomplie.