Onfray :
D’une part : la vieille opposition entre Paris et le reste de la France, la tension permanente entre la capitale, qui est étymologiquement la tête, et les provinces dont on peut faire l’économie. Je n’ai pas retenu le nom d’un médecin verbeux et décoré, juste le souvenir de sa tête globuleuse, qui, sur un plateau de télévision, voulant critiquer le professeur Raoult, disait : « ce monsieur qui travaille loin de Paris ». Tout était dit. D’autre part : un autre trait français qui est la haine du succès, le mépris des talents, la rancune contre le génie. Le professeur Raoult est une sommité mondiale, et la chose est dite depuis bien des années, pas seulement depuis un mois. Il propose une solution et ceux qui n’en ont pas et qui, avec leur impéritie politique ont exposé les Français à la catastrophe, pincent du bec comme une duchesse chez Proust pour estimer qu’il n’y pas d’essai en double aveugle, etc. C’est comme si des bégueules sur le Titanic avaient interdit l’usage des canots de sauvetage parce que leur peinture contenait du plomb… Le professeur Raoult a un look de Viking tout juste descendu de son drakkar. Il a conscience de sa valeur, et alors ? Tant de gens qui en manquent prétendent tellement en avoir : ce sont eux qui bavent, crachent et salissent. Jusqu’à Daniel Cohn-Bendit passé du gauchisme au macronisme et de la pédophilie au statut de Savonarole de l’idéologie européiste qui, dans le style grossier et avachi qui est sa marque de fabrique, défend ses amis parisiens, les laboratoires, l’argent de l’industrie pharmaceutique. Le professeur Raoult propose de guérir avec un médicament a dix euros : il priverait les laboratoires d’une manne planétaire incroyable. On comprend qu’il puisse déplaire et concentrer la haine de ceux qui entrevoient une formidable occasion de faire de l’argent, l’horizon indépassable de Cohn-Bendit.