Michèle Tribalat : "Non, la France n’a pas toujours été une terre d’immigration"
14 novembre 2019 12:53, par anonyme
euh, relisez la brochure que la voix du Nord a édité il y a une vingtaine d’année sous le tire "les belges une immigration oubliée". !
à l’époque un journaliste régional a qualifié les flamands d’être "des barbares inassimilables". Comme il n’y avait pas alors de loi Gayssot, au carnaval de Roubaix on chantait des chansons anti-flamands ! on disait que toute la délinquance du quartier de Wazemmes venait des flamands. On se moquait de la façon dont ils s’habillaient. on les trouvait trop religieux (eh oui ! eux aussi ! à l’époque les ouvriers français étaient devenus très anticléricaux, tandis que les flamands jusque dans les années 60, après je ne sais pas, étaient très très pieux, bigots carrément !).
On les appelait "les flahutes", ou "ches pots-à-bure"
Par contre les patrons aimaient bien cette main d’oeuvre docile, qui ne faisait jamais grève, et acceptait de travailler dur pour pas cher ! Alors ils se répandaient, comme maintenant, en belles paroles sur le "droit fondamental d’aller et venir" !
Enfin, euh, quand par hasard, car il y a toujours la diversité individuelle, l’un d’entre-eux adhérait au Parti Socialiste de France (le parti de Jules Guesdes), là bizarrement son "droit sacré d’aller et venir" disparaissait comme par enchantement ! on le mettait sur la liste noire du patronat. Heureusement que celui à qui je pense savait la musique, alors son parti lui a demandé de composer un air pour un poème d’Eugène Pottier, que la chorale de la section lilloise du parti a interprété, pour la première fois en 1888 rue de la Vignette. Il s’appelait Pierre Degeyter.
Ce n’est qu’au moment de la 1ère guerre mondiale que ces "inassimilables" ont fini par recevoir une image sympathique. Et petit à petit on a oublié à quel point ils avaient été mal vus quand ils sont arrivés.