Partie 2/2 ( suite et fin de la Partie 1/2 ) :
Ainsi,tu n’encourras pas la haine de tes soldats en leur levant de force leur butin. Ils reconnaîtront la justice de tes ordres et s’y conformeront volontiers.Ce conseil enchanta Cyrus, qui le trouva fort bon ;il loua fort Crésus,puis il lui dit :
Crésus,puisque tu t’appliques,par tes actes et par tes paroles,à te conduire en roi,demande-moi la faveur que tu souhaites obtenir. Maître,repondit Crésus, le plus grand plaisir que tu puisses me faire,c’est me permettre d’envoyer au dieu des Grecs,que j’ai honoré entre tous,les fers que voici,et de lui demander s’il a pour règle de tromper ses bienfaiteurs. Cyrus demanda la raison de ces reproches ; et Crésus lui redit tous ses projets de contre la Perse,et comment la parole divine l’avait poussé contre les Perses.
Cyrus a répondu favorablement aux vœux de Crésus. Celui-ci, a envoyé quelques Lydiens à Delphes. Aussitôt arrivés,la Pythie leur fit cette réponse : Au sort qu’a fixé le destin,un dieu même ne peut échapper. Crésus a payé la faute de son quatrième ancêtre qui,simple garde d’Héraclides,cédant aux intrigues d’une femme a tué son maître et pris un rang auquel il n’avait aucun droit.
Que Crésus le sache : il a été fait prisonnier trois ans plus tard que le destin ne l’avait décrété. En second lieu,Loxias l’avait secouru sur le bûcher. De l’oracle qui lui fut rendu, Crésus a tort de se plaindre ; Loxias l’avertissait : s’il marchait contre la Perse,il détruirait un grand empire. Il devait donc,pour décider sagement,faire demander au dieu s’il désignait son propre empire,ou celui de Cyrus ; s’il n’a pas compris l’oracle,s’il n’a pas demandé d’explications,qu’il s’en prenne à lui-même.
À la fin de ces quelques lignes,répétons cette implacable sentence,rappelée ci-haut :
"Au sort qu’a fixé le destin,un dieu même ne peut échapper..." ( Fin ).