Des députés LREM veulent confier des bouts de routes nationales aux concessionnaires des autoroutes
17 juin 2019 10:51, par Barbie Turique
A tous, désolé de vous le dire mais vous faites fausse route. Je travaille depuis 25 ans dans le BTP. Vous pouvez dire tout ce que vous voulez des entreprises de BTP, mais elles ne font que leur travail et la plupart du temps sous commande de l’état. Dans cette affaire, c’est ce dernier qui est défaillant et pas le monde du privé. Personne n’a obligé l’état à privatiser les sociétés autoroutières dans les années 90. Maintenant des chiffres : Il y a en France 1 million de km de routes revêtues. Sur ce million, seuls 10 000 km sont concédés à des sociétés d’autoroute type SANEF, soit à peine 1 % du linéaire. Tout le reste est la propriété des collectivités locales et de l’état. Un département administre directement en moyenne 4 à 5 000 km de route. Prenez les Vosges : un budget annuel de 250 Millions d’Euros par an pour l’aide sociale (un pognon de dingue dixit jupiter). Dans le même temps, 25 Millions pour les routes soit 1 pour 10. En cas de rigueur, je vous laisse deviner qui va en patir.
On a un réseau routier qui part en vrille et qui est source d’accidents. Il y avait une vraie solution : l’Ecotaxe, que par démagogie le gouvernement socialiste a abandonnée. Il faudra payer quoiqu’il arrive, et ce sera vos impôts, surtout s’il y a davantage de camions et de moins en moins de fret ferroviaire. Et il ne faut pas compter sur la reversion des amendes de radar pour la sécurité (1 Millliards d’Euros par an en 2017) car la moitié vient payer la dette selon la cour des comptes (une vraie spoliation pour le coup).
Il existe déja dans certaines communes de solutions de PPP qui prennent en compte la maintenance des voiries communales. Cela se passe bien, le patrimoine est bien entretenu. Mais cela demande que la puissance publique sache négocier et contractualiser ses exigences, ce qui est loin d’être le cas la plupart du temps. Je rappellerai également que les contrats d’autoroute prévoient la possibilité pour l’Etat d’ordonner les travaux en cas de dégradation prématurée, c’est ce qui s’est passé sur l’A6 Paris Lyon il y a quelques années.