Un escroc au service du Mossad, un djihadiste professionnel, des gens bien comme il faut ; tout cela s’ébat joyeusement ensemble. Dire que certains sont assez naïfs pour croire aux histoires de guerres entre des religions ou des grandes idées généreuses.
« Vous êtes jeune, vous avez les idées de votre sang, vous voyez des figures de femme dans vos tisons, moi je n’aperçois que des charbons dans les miens. Vous croyez à tout, moi je ne crois à rien. Gardez vos illusions, si vous le pouvez. Je vais vous faire le décompte de la vie. [...] Rien n’est fixe ici-bas, il n’y existe que des conventions qui se modifient suivant les climats. Pour qui s’est jeté forcément dans tous les moules sociaux, les convictions et les morales ne sont plus que des mots sans valeur. Reste en nous le seul sentiment vrai que la nature y ait mis : l’instinct de notre conservation. Dans vos sociétés européennes, cet instinct se nomme intérêt personnel. Si vous aviez vécu autant que moi vous sauriez qu’il n’est qu’une seule chose matérielle dont la valeur soit assez certaine pour qu’un homme s’en occupe. Cette chose… c’est l’OR. L’or représente toutes les forces humaines. [...] partout les plaisirs sont les mêmes, car partout les sens s’épuisent, et il ne leur survit qu’un seul sentiment, la vanité ! La vanité, c’est toujours le moi. La vanité ne se satisfait que par des flots d’or. Nos fantaisies veulent du temps, des moyens physiques ou des soins. Eh ! bien, l’or contient tout en germe, et donne tout en réalité. [...] La vie n’est-elle pas une machine à laquelle l’argent imprime le mouvement. Sachez-le, les moyens se confondent toujours avec les résultats : vous n’arriverez jamais à séparer l’âme des sens, l’esprit de la matière. L’or est le spiritualisme de vos sociétés actuelles. » Gobseck, Balzac