J’observe que, dans cet article, aucun des évènements relatifs aux derniers jours de Ben Ali , et notamment les affirmations qui laissent à penser que tout a été organisé par les américains, n’est corroboré par le moindre commencement de preuve.
C’est une suite d’affirmations qui ne sont, en fait , que le reflet de la conviction intime de l’auteur.
Il est étonnant de constater cette cécité qui empêche certains de prendre conscience que, tout simplement, le monde a changé. Bien sûr, depuis toujours, les stratégies diplomatiques des grandes puissances sont en interaction avec les grands courants et évènements qui font ou ont fait l’histoire de ce monde. La révolution tunisienne a autant impacté les stratégies américaines et européennes qu’elle n’a été impactée par ces dernières. Sauf que les responsables américains ont été les plus réactifs et ont immédiatement décidé de soutenir ce mouvement qui avait commencé sans eux. Et là, l’auteur a incontestablement raison, ce soutien a été précieux pour le peuple tunisien. Cette réactivité américaine met en lumière toute l’incapacité dont a fait montre la diplomatie française dans son analyse de la situation.
Pourquoi cette incapacité de la part d’un pays si proche et dont sa connaissance de la Tunisie, de part l’histoire partagée, aurait dû lui donner un avantage décisif ? Tout simplement, parce que le regard des responsables français sur les tunisiens, comme le regard de l’auteur d’ailleurs, n’a pas changé.
N’en déplaisent aux nostalgiques accrochés à leurs vieux schémas d’avant guerre, la Tunisie a changé.
Une autre raison à la faillite de la diplomatie française : ne pas prendre en compte le fait que les tunisiens considèrent, à juste titre, les américains comme des alliés indéfectibles. Et malgré "l’antiaméricanisme" ambiant depuis quelques temps à travers le monde, les tunisiens, par intérêt bien sûr, mais aussi par amitié, seront toujours attachés à une alliance très forte avec les Etats Unis d’Amérique . Ce pays qui les a soutenus dans leur lutte pour l’indepéndance de la Tunisie.