Quelles sont celles de ces séries produites à jet continu qui seront encore dignes d’intérêt dans 50 ans ? La plupart n’auront d’autre destin que celui des objets de consommation, une rapide obsolescence et puis l’oubli. Qui regarde encore Urgences ? Et puis (je parle des actuelles), comme les pubs, elles jouent toujours sur les mêmes leviers de l’inconscient. Et leurs techniques narratives remontent à l’Antiquité. Comme l’a très bien montré un internaute à propos du mot feuilleton. A la place pour faire cool il faut parler d’effet Zeigarnik, de cliffhanger etc.Dexter est-il si original ? Je lui préfère, et de loin, Maldoror. Et tous ces personnages faussement singuliers : Dr House, Monk, la punkette de NCIS etc. On voit comment c’est fabriqué. Parce qu’il s’agit de produit, pas vraiment de création. Comparez avec un Hawkes, un Greenaway, un Hitchcock, un Fellini, un Kubrick, un Renoir..."Des psychologies taillées comme des jeans", l’expression est de Bill Gates, je crois.Quant au vice, si vous en voulez vraiment, les personnages de Sade dépassent de mille coudées les méchants de GOT, très contemporains dans leur univers sous tolkienien : du conte de fées pour adulescents.D’ailleurs, ça ne pense pas tant que ça y prétend dans ces séries (HOCards et tutti quanti) : ça dit souvent que ça ces derniers temps : baisez l’autre pour ne pas l’être. Petits calculs de jouissance. Autant revoir Claudius. Et c’est joué par des cadors de la Royal Shakespeare Company.
Les séries qui m’ont marqué ? Je n’en citerai qu’une : Le Prisonnier (1967) Voyez, 50 ans. Et après, vous allez vers Kafka, G. Anders, Huxley, Orwell, Baudrillard. Alors, GOT, dans cinquante ans ? Dans trente ans, ce sera déjà le même destin que les vieux tubes des années 80. Cordialement.