Emmanuel Macron, le travail et la pénibilité
3 avril 2017 07:46, par Domino
"le travail salarié, celui du travailleur qui n’a d’autre solution que de louer sa force de travail car il ne possède pas les moyens de production, est toujours lié à l’exploitation"
Non, pas toujours. Il y a un facteur que cette phrase oublie : la liberté. Le travail résulte d’un contrat entre deux parties. Quand un contrat est signé librement, cela suppose que chacune des parties y trouve un intérêt, sinon... il ne serait pas signé.
Le manque de liberté résulte souvent du chômage, parce qu’il y a pas assez d’offre de travail et un certain nombre de personnes sont obligées de signer un contrat qui ne leur convient pas vraiment. Dans ce cas, on a plus facilement le sentiment d’être exploité. De même si les conditions de travail sont mauvaises, le travail inintéressantou le salaire trop faible. Mais reconnaissons que ces éléments ont une part de subjectivité.
Il faut se rappeler que le salariat a remplacé les anciens contrats de louage dans lesquels ce sont les travailleurs qui devaient s’adapter aux manques d’activité éventuels. Le risque a alors été déplacé vers le "capitaliste", le travailleur gagnant des revenus fixes. Ce progrès a d’ailleurs généré,au 19e siècle, un exode rural massif (l’agriculture étant synonyme d’aléa) malgré les difficiles conditions de travail dans les usines.
Le terme d’exploitation suppose un exploiteur et un exploité dans une relation dyssimétrique qui fait peu de cas de la liberté humaine et qui ne tient pas compte des avantages du salariat. Cette vision des relations humaines ne peut qu’engendrer des conflits.
Des indépendants ou petits patrons qui ont repris un travail salarié ne voient pas du tout les choses comme Marx !
La pensée de Marx n’est pas un absolu. Celle de Macron non plus d’ailleurs...