Le Conseil de l’ordre des médecins est pointé du doigt : il aurait pendant de longues années ignoré les plaintes de plusieurs patientes.
Procès du Dr Hazout : le Conseil de l’ordre sur la sellette
Le Conseil de l’ordre des médecins de la ville de Paris s’est retrouvé sur la sellette mardi à l’ouverture du procès du docteur André Hazout aux assises de Paris. En effet, l’avocat d’une des victimes, soutenue par le ministère public, a contesté sa constitution de partie civile.
Ce gynécologue spécialiste de la procréation médicalement assistée (PMA) est poursuivi pour viols et agressions sexuelles sur sept patientes. Mais l’audience a été marquée par la mise en accusation du Conseil de l’ordre, chargé de veiller au respect de la déontologie médicale. L’organisme avait été condamné par la cour administrative de Paris pour ne pas avoir réagi pendant de nombreuses années à des plaintes de victimes du Dr Hazout. « Je trouve surprenant que le Conseil de l’ordre ait l’impudence de vouloir se constituer partie civile », a lancé l’avocat de l’une des victimes, maître Georges Holleaux. « Avant que ma cliente dépose la première plainte devant la justice en 2005, le Conseil avait déjà reçu des plaintes depuis 1988 et il s’est borné à un classement vertical considérant qu’il ne s’agissait pas de plaintes mais de doléances. »
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« Le Conseil n’a pas fait son travail, n’a pas exercé son autorité, n’a pas mis de l’ordre dans ses troupes. C’est votre défaillance qui pendant 16 ans n’a pas permis de mettre un terme aux pratiques du Dr Hazout », a-t-il martelé.