Cela rappelle le fameux article paru dans la Pravda : "Le vertige du Succès" inspiré et probablement même écrit par Staline lui-même qui annonçait une pause dans la dékoulakisation (des millions de morts). La politique agricole de l’URSS en matière de collectivisation était un tel "succès" qu’il était urgent de se calmer (le pain n’arrivait plus à Moscou, des gens crevaient sur les trottoirs).
Cet article en magnifique langue de bois finissait ainsi : "L’art de la direction est chose sérieuse. Il ne faut pas rester en arrière du mouvement, car rester en arrière c’est se détacher des masses. Mais il ne faut pas non plus courir trop vite, car courir trop vite c’est perdre la liaison avec les masses. Celui qui veut diriger le mouvement et conserver en même temps la liaison avec les masses innombrables, doit mener la lutte sur deux fronts — et contre les retardataires, et contre ceux ceux qui courent trop vite. Notre Parti est fort et invincible parce que, dirigeant le mouvement, il sait garder et multiplier ses liaisons avec les millions d’ouvriers et de paysans (Pravda, n° 60, 2 mars 1930).
Avec un type comme Camba, on ose tout de même plus employer l’expression "masse", mais continue à parler de "parti" et il faut toujours lire entre les lignes du discours de l’éternel vertige de l’éternel succès.
Au fond, on finira par les regretter, comme les radicaux socialistes d’avant guerre (de 14). Microdiplodicus survivants d’une météorite.