troisième partie et fin :
La réponse de Machiavel à la question de savoir si un peuple doit avoir une armée de métier (c’est à dire payée pour se battre, une armée mercenaire donc) ou si ce peuple doit pouvoir organiser sa défense en cas d’agression, est sans équivoque.
En effet, ce dernier argumente avec toute son habileté en faveur de la deuxième solution. A savoir qu’une armée de métier ne peut rien faire bon en temps de paix, à part souhaiter une nouvelle guerre ou organiser le pillage des autres démocratie (toujours au sens étymologique).
Il opte donc pour la seconde solutions, prenant exemple sur la vaillance des Anciens au combat. Même si cet exemple peut sembler fantasmé vu sa réelle connaissance du passé, il n’en demeure pas moins qu’il pense l’organisation de la guerre comme un moyen, pour les gens eux-mêmes, de garantir leur liberté. Le service militaire étant pour lui, le meilleur moyen d’entrainer une population à la défense de sa propre liberté.
En conclusion, je ne peux que vous inciter à lire vous-même cette auteur diabolisé, eu égard à sa doctrine. Machiavel est toujours attaché à ce qu’on appelle le Machiavélisme, qui n’a strictement rien à voir avec ses écrits réels. La lecture de Machiavel dans les études supérieures est toujours focalisée sur 3 chapitres du "Prince" (De Principatibus). Or, sans le contexte, on ne peut comprendre cette oeuvre. En effet, avant de publier cette opuscule, Machiavel a été torturé par les Médicis, notamment par le Prince de Florence, qui le suspectait d’avoir participé à une conjuration contre son pouvoir monarchique au moment de la levée injustifiable d’un impôt de 100 000 Florins pesant sur la cité de Florence. Le prince est donc une forme de CV que Machiavel envoi au prince de Florence, car celui précise, qu’il ne sait rien faire d’autre que s’occuper des affaires de l’état (la politique de la cité, au sens de comment on doit instituer la cité, et l’organisation institutionnelle permettant la prise de décision collective), et qu’il veut donc travailler pour le prince (pouvoir politique du moment), même si ce dernier ne devait lui confier que la plus ingrate des tâches, "dusse-t-il passer sa vie à faire rouler une pierre". Par cette manœuvre d’allégeance, Machiavel assure la pérennité de sa propre vie, et de celle de sa famille. Il finira néanmoins comme historiographe des Médicis, et participera tristement à la légitimation historique de leur pouvoir.