Les États-Unis existent-ils encore ?
3 avril 2016 22:05, par listenerCette question constitutionnelle marque une différence fondamentale entre la conception juridique française et la conception américaine. Elle se cristallise sur un point bien précis - insoluble en fait - qui agite les penseurs depuis l’antiquité (Protagoras, Aristote). Tentons de résumer.
Le droit est un discours mort né. Il a été tué cinq siècle avant JC par les sophistes qui ont jeté sur lui une suspicion définitive. Ce ne serait qu’un amas d’antilogies. Tout est antilogies. "L’homme est mesure de toute chose" Bien vu.
Réplique aussi hésitante que décisive opposée par Aristote : certaines choses tiennent à la nature (physis) de l’homme, notamment le fait de vivre en Cité. "L’homme est un animal politique" (Lire La Politique") C’est de cette trouvaille qu’est venu l’idée de "droit naturel", lequel serait hors du champs des règles "conventionnelles". Oui, très bien, mais où est la frontière entre les deux et surtout, qui peut en juger ! ?
Les français ont donc énoncés les principes fondamentaux, (Déclaration des Droits de l’Homme). D’accord. Il y a dix-sept articles ratifiés par le roi Louis XVI. Mais et après ? C’est là que le droit français s’était démarqué du droit colonial et rustique américain. "Qui va juger de ces choses ?" Personne ? Le citoyen. En France, la Révolution avait pulvérisé les juridictions politiques et fait interdiction aux juges de légiférer par haine des "Parlements" corps de privilégiés. Et pendant très longtemps et logiquement, les fameux "principes de 1789" n’étaient pas considérés comme du droit positif faute tout simplement de juges. Ils n’osaient pas !
Les américains eux n’avaient pas cette inhibition. Leur droit constitutionnel souffre donc de deux défauts : elle ne distingue que très mal ce qui relève des principes de droit naturel et de ce qui relève du droit conventionnel (bricolage des fameux amendements). Ensuite, elle défère bien à des juges, ceux de la Cour Suprême, le soin de dire ce que sont ces droits fondamentaux ! C’est totalement fou sur le plan intellectuel. Cela les a amenés par exemple au mariage entre hommes. Des petits crétins de juges ont considéré le mariage comme relevant de leur jugeote ! Qu’on pouvait marier des hommes ! Et le monde entier dont la France est là, hébété, admirant le "progrès" ! Ce sont sur ces juges qu’il faut braquer le projecteur.
Le France "s’adapte" au droit de ses maîtres sur ce point : le Conseil constitutionnel.. (suite si ça intéresse quelqu’un)