En matière de terrorisme, le gros œuvre a déjà été fait, la paranoïa a fini par gagner l’opinion et les lois bouclant nos libertés sont désormais mises en place. Place au menu fretin, maintenant.
Avec le pourrissement de la situation, où la déstabilisation géopolitique de l’Europe vient ajouter aux fractures internes de notre pays délabré, il n’y a plus qu’à attendre que n’importe quel paumé d’Allah d’ici ou d’ailleurs jette la panique quelque part pour maximiser le profit politique de l’opération à moindre coût. Le côté artisanal de la chose rend la menace plus palpable et diffuse, loin de l’effet de sidération des attentats de naguère. Mais, surgissant de façon spontanée et répétée du chaos organisé, elle n’en est pas moins oppressante.
Nos politiques se contentent donc de faire la réclame d’un mauvais film où l’on ne s’interroge même plus sur le sens réel d’une situation et de discours qui n’ont d’autre but que de divertir, c’est-à-dire de détourner l’attention sur quelque chose de futile. Dans un tel désordre du sens, qu’importe désormais d’analyser qui se situe derrière un acte voué à devenir insignifiant à partir du moment où il sera chassé par un autre de la même veine en si peu de temps ?
Cette évolution convient fort bien à la politique spectacle d’aujourd’hui qui se nourrit exclusivement de son propre bavardage, pour noyer effrontément son criant échec. Le cynisme du divertissement a atteint un tel degré que l’on peut dire que la propagande aura dans cette affaire définitivement supplanté l’action politique dans les critères d’utilité.
Mais ce qu’ils ont oublié, c’est que la responsabilité politique se sanctionne objectivement, à l’effet et au résultat. Et que, par le passé, certains furent collés au mur (ou mis au piquet) pour moins que ça.