Je suis Soral depuis des années et malgré tout ce qu’on lui reproche, sa gouaille et ses procès, je n’ai jamais pu me résoudre à penser, ne serait-ce qu’un seul instant, qu’il fut antisémite. Je n’y ai jamais cru. Je viens simplement de comprendre. En fait Soral, c’est Antoine Doinel dans les 400 coups de Truffaut. Il ne sera probablement jamais compris de ses contemporains car sa recherche effrénée de Vérité et d’Absolu ne peut parvenir à des esprits mesquins et fermés, matérialistes. Lui, le déclassé, le petit gars sorti de nulle part à l’intelligence supérieure, inspiré dès l’enfance par l’idéal et le génie des grands hommes français, dans une France pétrie de littérature et de son Histoire glorieuse. Il rendra coup pour coup dans un combat déloyal perdu d’avance, tel un boxeur qui se bat avec son coeur devant un adversaire bien plus puissant que lui. Il ne trouvera refuge que lorsque, face à la mer, après avoir été pourchassé et banni, incompris et proscrit, il se sera lui-même libéré de la bêtise et de l’ignorance des hommes...