J’ai un peu peur des commentaires que cet article ne va pas manquer de susciter, mais je reste quant à moi très terre-à-terre (si j’ose dire) vis-à-vis de cette discipline.
Je pense deux choses :
1 ) plus on remonte dans le temps, et moins a de traces. Et, paradoxalement, moins on a de traces, et plus on a d’extrapolations et de conclusions branlantes à partir de rien ou de si peu, et qui sont régulièrement démenties au bout de quelques années.
Comme si les archéologues étaient incapables d’humilité devant certains de leurs corpus minuscules de traces. J’ai souvent bondi en lisant des articles de vulgarisation.
2 ) Depuis 20-25 ans, l’archéologie nous livre continuellement des incroyables surprises (Göbekli Tepe, par exemple) - et ça n’est pas près de s’arrêter, loin de là (ce qui est génial) -, mais dont la moitié au moins antidatent (font remonter à plus loin dans le passé) l’origine de tels ou tels comportement, technique, migration, faculté, etc. (sépulture, spiritualité, parures, navigation, domestication d’animaux sauvages...).
Cette découverte d’outils faits par des hominidés d’il y a 3 millions d’années ressort de la deuxième catégorie. On sait que certains animaux utilisent des outils éphémères pour leurs besoins alimentaires (la loutre), certains les retravaillent grossièrement (grands primates).
Je suis content de cette découverte, sans m’en étonner outre-mesure.