Le prix d’un oeuf aujourd’hui mesuré en temps de travail est beaucoup plus faible qu’il ne l’était hier et avant-hier.
Soit mais comme ça a été déjà dit par d’autres commentateurs, de quel oeuf parlons-nous exactement ? N’y a-t-il pas un changement radical de nature (et par conséquent de qualité nutritive) entre un oeuf de ferme pondu par des poules en liberté nourries au grain et l’oeuf industriel d’aujourd’hui dont le mode de production a été conçu uniquement dans un but de maximisation du profit (et donc de la duperie qui lui est consubstantielle) ?
Par rapport à cet étalon des besoins de base de base de l’être humain nous sommes dans les pays développés bien plus riche aujourd’hui que nous l’étions hier et avant-hier
Même en supposant que la remarque précédente ne tient pas, cette conclusion (extrapolation) est fallacieuse. Ce qui est à peu près certain c’est que pour beaucoup de biens des secteurs primaires et secondaires, l’énergie abondante et bon marché, la mécanisation et la rationalisation des processus de production et la délocalisation dans des pays à bas niveau de salaires rendent ces produits biens moins chers à produire en masse qu’ils ne l’étaient hier et surtout avant-hier. Sont-ils pour autant moins chers à acheter pour les consommateurs des pays développés ? Non car le secteur tertiaire (auquel Michel Drac appartient) a très largement capté l’essentiel de la rente des secteurs primaires et secondaires (qu’il contrôle et asservi). La fétichisation de la marchandise (cf. Francis Cousin) dont le secteur tertiaire est responsable a pour conséquence directe que la valeur ajoutée des biens achetés est aujourd’hui en grande partie de nature symbolique.
Notons enfin que si Michel Drac avait pris comme étalon le tabac ou le logement, il aurait probablement abouti (en suivant le même cheminement extrapolatoire) à la conclusion strictement inverse.
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