Répétons que les chiffres du chômage sont le rapport, au numérateur, du nombre de chômeurs au total, sur, au dénominateur, le total de la population active, y compris ceux qui ne souffrent pas du chômage, á savoir les fonctionnaires et assimilés. Il est surprenant de compter ceux qui ne sont pas soumis au phénomène considéré du chômage. Pour rendre compte de l’ampleur (vive l’ampleur) de ce phénomène, il faudrait diviser le nombre de chômeurs par la population active soumise au chômage, c’est-à-dire, la population active totale MOINS celle de fonction publique au sens large du terme. Quand vous arrivez devant un guichet derrière lequel des clampins se les roulent et vous font comprendre qu’il ne relève que de leur bon vouloir de vous rendre le service public de leur fonction, vous voyez concrètement qu’ils s’en tapent du chômage, du haut de leur frômage de l’emploi à vie. Cette ligne de séparation des eaux ne devrait pas être occultée. Ceux qui la tracent et la soulignent, accentuent par ailleurs la tension de part et d’autre du guichet. Elle révèle le mal profond de notre société, alimentée davantage par la subvention que par les fruits du travail. 13 points de PIB séparent les côuts allemands et français pour ce qui concerne la fonction publique. Le potentiel d’amélioration de l’efficacité de l’emploi des fonds des contribuables est donc immense. Mais on préfère augmenter le PIB par la création de fonctionnaires financés par la dette. Le problème est au niveau d’une certaine mystique laïque.