Ce qui est loufoque dans le système de la censure "a posteriori" qui est le nôtre et celui de l’Italie semble-t-il, c’est qu’il s’annule et s’autodétruit de lui-même puisque la publicité des débats judiciaires donne une immense diffusion aux propos ou écrits que l’ont veut réprimer. Que si ces propos ne sont pas grotesques ou obscènes, ils donnent à penser au public, ce que justement le censeur prétend éviter.
Il faut donc comprendre qu’il ne s’agit pas d’une vraie "censure", laquelle doit être préalable (censure militaire par exemple) et interdictive, c’est à dire émanant d’une autorité indiscutée, et non seulement répressive a posteriori. Il s’agit d’un système répressif qui serait classique s’il y avait un "critère" légal défini. Or il ne peut y en avoir, et nous sommes en présence d’une violation évidente du principe de légalité des peines, car pour chaque écrit poursuivi, à chaque fois différent et complexe, il faut inventer et ajuster une "loi" qui n’en est pas une, car le législateur n’a pas pu délimiter exactement ce qui doit être dit ou pas dit. Le juge est donc une sorte de législateur au cas par cas. Il adapte le système qui existait en matière d’obscénité et de pornographie, à l’expression d’idée sérieuses ou politiques ! Mais ce système a pour but non de convaincre de quoique ce soit (évidemment !) mais de susciter l’autocensure spontanée, par exemplarité, des auteurs et diffuseurs. Pour être bref, ce système tente de susciter la peur.
Mais certains n’ont pas peur et cela aboutit à une catastrophe puisque les propos poursuivis ubuesquement sont répandus dans le public par les autorités elles-mêmes qui voudraient les interdire et ces autorités permettent donc au public d’en avoir connaissance et d’être de plus en plus perplexe sur les "choses" qu’on croit ainsi cacher.
Ce qui est le plus troublant, dans cette rubrique, c’est le fait que nous n’aurions eu aucune information sur ce que proclament des révisionnistes italiens sans les poursuites dont ils ont fait l’objet ! Et nous en avons !
Messieurs les censeurs, merci !