Que signifie le désintérêt pour les élections européennes affiché par la classe politique dominante actuelle (partis et médias) ? Tout simplement à la fois un mépris pour le suffrage universel et l’annonce d’une défaite dont on se plait aussi à minimiser les conséquences puisque même certains n’hésitent pas à indiquer que le résultat de ces élections ne changera rien aux politiques menées tant sur le plan européen que sur le plan national. Au moins c’est clair : les bénéficiaires du système oligarchique européen ne veulent rien changer, en dépit des souhaits des populations. Eh bien puisque cela ne changera rien on peut donc prendre tous les risques, y compris celui de voter FN, non ? Et je ne vais pas me gêner : cela sera pour moi une première fois pour ces élections de la dernière chance. Et sans appréhension aucune : il s’agit d’infliger un désaveu à la classe politique actuelle, aux rentiers de la politique, à ceux qui se sont accommodés de la ligne européenne derrière laquelle ils se sont honteusement pendant longtemps dédouanés de leurs responsabilités. Ils ont laissé faire des politiques participant à la casse complète des espaces homogènes de solidarité que sont les Etats. Ceux-ci sont construits sur des bases solides, politiques et non technocratiques pour des peuples ayant conscience des intérêts qu’ils ont en commun. Les Etats ne sont pas des réalités révolues. L’Union Européenne est loin d’être un Etat capable de prendre en compte la diversité des aspirations des populations : en attendant l’avènement de ce super Etat les populations ont encore besoin d’un cadre qui protège leurs références (historique, sociale, culturelle, linguistique, etc…) et non pas d’une bureaucratie méprisante qui n’est qu’une fiction politique destructrice de leurs espaces de proximité. Les populations sont de plus en plus nombreux à comprendre que l’UE est au service d’intérêts oligarchiques multinationaux qui échappent à la maîtrise de leurs représentants politiques. Ils aspirent à un renouvellement politique et ne font plus confiance aux politiciens de carrière qui finalement ont montré qu’ils sont capables de tous les reniements pour préserver leurs places dans le marigot des collabos.