Future génuflexion du pape au pied du mur des lamentations ?
7 janvier 2014 22:31, par MG 42Ou, pour parler un langage plus trivial, la conversion soudaine de Saul le long du chemin de Damas s’explique d’une manière toute naturelle seulement si l’on admet qu’il se serait soudain aperçu des possibilités que le Christianisme naissant lui offrait pour le profit, et la domination morale de son peuple, et qu’il aurait pensé—en un éclair de génie, il faut bien le dire,— : “Que j’ai donc eu la vue courte en persécutant cette secte, au lieu de m’en servir coûte que coûte ! Que j’ai donc été sot de m’attacher à des formes—des détails—au lieu de voir l’essentiel : l’interêt du peuple d’Israël, du peuple élu, de notre peuple, à nous Juifs !”
II donne un sens nouveau aux prophéties juives tout comme il donne un sens nouveau aux mystères immémoriaux de la Grèce, de l’Egypte, de la Syrie et de l’Asie-Mineure : un sens qui attribue un rôle unique, une place unique, une importance unique au peuple Juif dans la religion des non-Juifs. Il n’y a, pour lui, que ce moyen en effet d’ assurer à son peuple la domination spirituelle de l’avenir, Son génie—non religieux, mais politique—consiste à l’ avoir çompris.
Toute la carrière ultérieure de Paul est une illustration—une preuve, dans la mesure où l’on peut songer à “prouver” des faits de cette nature—de ce revirement génial ; de cette victoire du Juif intelligent, homme pratique, diplomate (et qui dit “diplomate” en connection avec des questions religieuses, dit trompeur) sur le Juif lettré orthodoxe, préoccupé surtout de problèmes de pureté rituelle. Du jour de sa conversion, Paul, en effet, s’abandonne à l’ “Esprit”, et va là où 1”`Esprit” lui suggère, ou plutôt lui ordonne, d’aller, et prononce, en toute circonstance, les paroles que l’“Esprit” lui inspire. Or, où 1’“Esprit” lui “ordonnne”-il d’aller ? En Palestine, chez les Juifs qui partagent encore les “erreurs” qu’il vient publiquement d’abjurer, et qui sembleraient être les premiers à avoir droit à sa nouvelle révélation ? Jamais de la vie ! Il s’en garde bien ! C’est en Macédoine, ainsi qu’ en Grèce et chez les Grecs d’Asie-Mineure, chez les Galates, et plus tard chez les Romains—en pays Aryen ; de toute façon, en pays non-Juif—que le néophyte s’en va prêcher