Je suis bilingue français - anglais et il est vrai que je n’ai pas acquis la pratique de la langue de Shakespeare à l’école mais plutôt dans les bars et dans les jupes... Et pourtant j’ai eu d’excellents professeurs à l’école qui ont su m’en inculquer toute la subtilité grammaticale.
Je travaille à l’export depuis plus de vingt ans et l’Anglais ne me sert absolument à rien d’autre qu’à blaguer avec des Britanniques. Car ce pour quoi les élites s’enthousiasment n’est pas l’Anglais mais le "Globish" qui en est une version allégée.
C’est celle-là qui est pratiquée de partout. C’est pénible, grossier, grotesque, illisible.
Le but d’ensemble est de détruire toutes les langues pour n’en détruire une dont la structure et le contenu seront réduits au maximum.
Cela ne vous rappelle rien ? Orwell, la novlangue, ça vous dit quelque chose ? le bon (good) qui devient inbon (ungood) et la suppression de toutes les subtilités.
On est dans un projet global piloté et défendu par des nuées d’incultes.
En pratique, lorsque je suis avec des Français, je leur demande d’exclure tout anglicisme de leur langage et les corrige en permanence. Au début c’étaient des snobismes, puis ils devinrent conventions ; à présent ils sont le symbole d’une grande paresse intellectuelle.