Nord-Mali : l’ensablement de la France se précise
26 février 2013 12:07, par TremahJe relève d’abord l’usage pavlovien du mot-clé "ensablement" qui, à l’instar d’autres expressions à la mode saturant l’espace médiatique pendant quelques semaines ou mois, avant de disparaître du vocabulaire, est censée laisser le lecteur pantois et incapable de réfléchir. Ensablement, on vous dit !
Dès lors qu’on est plus dans la gamme de la blitzkrieg écrasante, on est forcément ensablé.
On aimerait aussi ne pas avoir l’impression que l’auteur de l’article se réjouit de la situation et par avance d’un "échec" jugé non seulement inévitable, mais mérité, pour les Français.
On s’interroge également devant l’étrange mansuétude teintée de respect avec laquelle l’auteur évalue la "stratégie" de ces "jihadistes" qui, au contraire de l’armée française,"incapable de faire face"(? ??), s’illustreraient par une organisation impeccable devant l’ennemi colonial, prêt à vaciller et s’effondrer.
Qui sont les "on" et les "experts" invoqués par ce "journaliste" ?
On approche sérieusement l’ignominie quand il a l’impudence d’affirmer, sans le moindre début de preuve, que l’armée française aurait monté de toutes pièces une horrible prise d’otages avec enfants, qualifiée sans honte de "diversion", dans le but grotesque de cacher son "échec" au Mali...
Lamentable. Non pas que la France soit, loin s’en faut, sans reproches, mais cela ne devrait pas autoriser à porter des insinuations odieuses qu’une certaine forme de jubilation, très perceptible entre les lignes, a pour effet de rendre particulièrement insupportables à quiconque n’entretient pas que haine et mépris masochiste pour son pays.
La presse algérienne est-elle la meilleure source pour une interprétation objective des données du conflit ? Rien n’est dit, évidemment, des tergiversations coupables du pouvoir algérien, de la subtilité trouble des doubles et triples jeux diplomatiques conduits par "l’Etat profond", ni de l’humiliation que les groupes jihadistes ont fait subir aux velléités de domination régionale de l’Algérie qui, de fait, a montré son incapacité à empêcher quelques groupes islamistes d’imposer leur arbitraire.
Tout en rejetant implacablement la faute sur l’éternel salaud français, mais ça, on est habitué depuis 50 ans, ici comme ailleurs.
Je ne crois pas être le seul Français à être gagné par l’écœurement devant certaines analyses outrancières. Entre la voix de la Russie et la voix de l’Algérie, on en prend vraiment plein la gueule, et certains aiment ça.