Il est difficile de comprendre la cohérence de l’action française : pourquoi combattre au Mali des wahhabo-salfistes qu’on a soutenu en Lybie et qu’on soutient en Syrie ?
Il est difficile de comprendre pourquoi ces mêmes wahhabo-salafistes, qui ne doivent pas être confondus avec les rebelles touaregs, se sont aventurés au sud du Mali : était-ce pour offrir à la France un prétexte pour les opinions publiques européennes et africaines à une intervention en urgence qui rapidement se transforme en opération visant la déstabilisation de l’Algérie ? Dans ce cas on nous jouerait une comédie dans laquelle la France aurait le rôle de supplétif de l’Amérique. L’absence d’informations sur les opérations en cours sur le terrain autorise toutes sortes de suppositions (la destruction de la colonne de 4X4 est-elle réelle ?). Ou bien, l’avenir nous le dira, cette intervention marque-t-elle un renouveau d’esprit d’indépendance de la France vis-à-vis de l’Amérique ? Dans ce cas il vaudrait mieux que l’UE suive, ce qui n’est pas gagné car il faut compter sur les anglais et MMe Ashton pour alimenter la division. Cette deuxième hypothèse est préférable parce que la participation de la France à ce qu’il faudrait bien considérer comme une deuxième guerre d’Algérie serait abominable et impardonnable et se déroulerait inévitablement cette fois davantage sur le territoire français.