Rencontre avec Étienne Chouard à Toulouse
30 décembre 2012 23:19, par ApocrypheJ’aime beaucoup Etienne Chouard et son travail très intelligent et honnête sur les institutions, mais là j’ai l’impression que ce genre de débat c’est un peu Oui-oui au pays des Bisounours.
Des constats justes, un public quasi unanime sur la dénonciation des travers de notre système politique et économique, mais ça parle toujours dans le vague, ça trouve des circonstances atténuantes aux politiques ou aux banquiers, ça ne veut froisser personne, ça veut éviter de porter le flan à toute critique diabolisante, bref ça s’interdit de trouver la solution pour défoncer la porte.
Si les élites voient ce genre de vidéos elles doivent bien se marrer.
Des moutons qui s’imaginent qu’en se mettant à beaucoup et en bêlant tous en coeur ils vont faire peur au loup. C’est un peu naïf. Le loup sautera dans le tas et les croquera les uns après les autres, en commençant par ceux qui bêlent le plus fort.
Pour vaincre un loup il faut arrêter d’être un mouton et redevenir un bélier (mâle non châtré - toute la différence est là), foncer tête baissée, défoncer la porte, et briser les reins du loup. S’y mettre à plusieurs béliers bien couillus pour maximiser les chances de succès.
Evidemment tout ce que je dis là n’est pas du tout politiquement correct, c’est même interdit de le dire dans une société de moutons, et généralement c’est les moutons eux-mêmes qui font règner cette interdiction entre eux.
Pour renverser un régime il n’y a pas 36 solutions, il y en a 3 :
1- le coup d’Etat (renversement interne au régime, donc besoin de l’accord des corps constitués)
2- la révolution (décapitation du régime par un groupe de contestataires organisés et armés)
3- l’invasion étrangère.
Si on s’interdit toute violence, seule la solution 1 est possible pour changer de système sans effusion de sang, donc sauf à convaincre tous les militaires, policiers, douaniers et gendarmes, la chose est quasiment impossible. Convaincre les éléments clés serait peut-être toutefois suffisant, mais il y a du pain sur la planche.
La solution 2 n’est pas du tout souhaitable, car elle signifierait la guerre civile et un bain de sang. Mais comme on dit on ne fait pas d’omelettes sans casser les oeufs.
La solution 3 est problématique car elle exige une guerre et une défaite. Et rien ne garantit que les chars russes à Paris (par exemple) soit une véritable libération ni un changement de système, plutôt un changement de maîtres.
Ceci dit réfléchir sur les institutions idéales c’est un très bon début.