En réalité cette loi est la conséquence d’abus qui ont fait suite à l’adoption d’enfants russes par des américains : enfants objets de mauvais traitements et qui parfois en sont morts (affaire Nathanael Craver, affaire O’Brien, affaire Sweeney...) , enfants "renvoyés à l’expéditeur" comme des marchandises après quelques mois car non conformes à l’ "enfant rêvé" (affaire Artiom Saveliev etc.).
La nouvelle loi porte d’ailleurs le nom de "Dima Iakovlev", un enfant russe mort aux États-Unis en 2008 de déshydratation après que sa mère adoptive américaine l’eut laissé dans sa voiture en pleine chaleur...
S’ajoute à cela la lutte entreprise par Poutine contre le déclin démographique russe..Bref, présenter cette loi comme une offensive mesquine d’un régime autoritaire contre l’ Empire du Bien , c’est légèrement orienté comme éclairage de l’évènement...
Après l’affaire Saveliev/Hansen en 2010, la Russie avait suspendu les adoptions par des Américains jusqu’à ce que soit conclu un accord établissant les nouvelles conditions sous lesquelles l’adoption peut avoir lieu et les engagements des familles adoptives.
Washington avait déjà refusé de négocier une entente en ce sens auparavant, et cette affaire fut « la goutte qui fait déborder le vase », avait indiqué le ministre des affaires étrangères Serguei Lavrov. Le porte-parole du département américain d’État, Philip Crowley, avait lui-même admis que cette affaire était « troublante ». « Nous aimerions voir ces adoptions se poursuivre, mais nous comprenons les inquiétudes de la Russie, et nous continuerons à travailler avec la Russie pour résoudre ces problèmes », avait déclaré M. Crowley.
Dans la pratique les adoptions par des citoyens américains sont donc gelées depuis 2010. Ce qui est vrai c’est qu’un nouvel accord avait été récemment finalisé et que la Russie a au dernier moment fait-volte face.
S’agissant des droits de l’homme, Poutine, évoquant notamment Gunatanamo, a justement rappelé que les EU n’ont pas de leçons à donner à la Russie.