D’abord il n’y a pas de château en Bourgogne. On dit des domaines. Les châteaux sont plutôt dans le bordelais. Ensuite le domaine Gevrey Chambertin n’est pas un grand cru, donc 8 millions pour 2 hectares de vigne me semble honnête.
Maintenant il est un peu tard pour s’alarmer des reprises des vignobles français par des firmes étrangères. On trouve aujourd’hui des ceps de grands crus bordelais qui poussent en Californie et des Cognac australiens. La dernière acquisition est le rachat d’un domaine champenois par une société anglaise. Du champagne anglais ! Là, on est vraiment barré !
Et même quand le savoir faire français n’est pas carrément racheté par des sociétés étrangères, celles-ci obligent les producteurs qui veulent exporter, à changer leurs méthodes de fabrication. Ainsi on peut trouver des Munster, Roquefort et autres camembert, pasteurisés façon yankee. Maintenant pour trouver un Munster au lait cru, il faut, soit aller en Alsace, soit l’acheter chez un détaillant fromager à un prix exorbitant.
En 30 ans, le vin, comme le fromage de tradition sont devenus des produits de luxes difficilement abordables pour la ménagère. Il en va de même pour tous les produits dits de "terroir". A partir du moment où les familles modestes ne peuvent plus s’alimenter quotidiennement de produits locaux, on ne peut plus considérer la gastronomie française comme patrimoine national.
D’après une enquête du centre des statistiques nationales (INSEE), réalisée en 2005 pour le compte d’une industrie agroalimentaire européenne, le plat le plus consommé par les français serait le couscous. Or on ne boit pas de bourgogne avec le couscous.