Au Japon dans le même genre il y a déjà des jeux télévisés qui sont réputés pour faire souffrir leurs participants. Quand ils ne les mettent pas dans des situations ridicules, comme se faire monter par un chien rut, ou glisser huilé sur des filles en bikini... Un épisode des Simpson a même été consacré à ce sujet.
Il est vrai qu’il est inédit que les gens obéissent non pas à un scientifique mais à une présentatrice télé. Mais la télévision comme la communauté scientifique sont vus, plus que comme des autorités, comme des entités s’étant prémunis contre la douleur des participants, et contre d’éventuelles poursuites ou autres mauvais traitements pouvant être illégaux. Les individus, à mon sens, ne se rendent pas tout de suite compte de la douleur qu’ils croient infliger au cobaye.
Il existe également des variantes de cette expérience où par exemple la victime est visible par le candidat, ce qui change les résultats. Dans l’émission ce n’était pas le cas. Ça joue aussi de ne pas voir qu’on fait souffrir. L’exemple cité dans I comme Icare était les cheminots qui emmenaient les déportés. Le morcellement des tâches, la division sociale du travail de torture fait que la faute est partagée, divisée, et le sentiment de culpabilité aussi.