Interrogations sur l’intervention du RAID
23 mars 2012 19:50, par alexandra
Les faits certains sont que :
• Identifier et loger le suspect en dix jours, alors que les Services n’avaient plus le droit à l’erreur, montre que l’investigation a été réalisé avec autant de diligence que de précision.
• Un assaut de cinq minutes dans un lieu de 30 mètres carrés montre que le parti pris d’arrêter l’auteur des faits dominait et/ou, car les pistes ne sont pas exclusives, qu’on a sérieusement pensé qu’il était, à ce moment, hors de combat.
Ce qui m’a frappé lors de ces trente heures est que beaucoup d’intervenants semblaient raisonner "dans leur monde". On a peut être oublié que cet homme avait agis trois fois en dix jours, devenait toujours plus meurtrier, qu’il avait filmé ses actes, et qu’il n’avait pas hésité à pourchasser une enfant de huit ans pour lui loger une balle dans la tête. Trois éléments qui permettaient de dire qu’on avait affaire à un individu résolu bien qu’il ait pu, de l’extérieur, ressembler à un délinquant pris dans la tourmente d’un engrenage qui lui échappait.
Cette détermination a d’ailleurs été démontrée à l’issue de l’assaut : il faut tout de même se rendre compte de ce que signifie que monter à l’assaut d’une force de police qui pénètre en force dans un lieu aussi restreint, faire le coup de feu et puis basculer à l’extérieur par la fenêtre.
On a sans doute pensé avoir affaire à un excité de 23 ans en perdition, mais c’est un genre de soldat qu’on affrontait et qu’on a sans doute sous estimé.
Que restera-t-il de Mohamed Merah ? Un héro du point de vue d’une série de gens qui ne retiendront que sa bravoure
L’enjeu de cette affaire se situe, selon moi, de ce côté. Pour un certain nombre de personnes, un martyr a été créé et il est probable qu’il fera des émules. Est-ce qu’on aurait pu l’éviter ? En l’arrêtant probablement. Mais, in fine, on revient à cette difficulté d’arrêter individu équipé pour ne pas l’être et résolu à ne pas se laisser faire.