Francky, permet moi de te contredire, mais la démocratie athénienne, c’est des foutaises, ça concernait une caste de vingt mil hommes sur deux cent mil, plus ou moins, une large aristocratie dominée de surcroit par des stratèges élus manipulant ce petit nombre de citoyens grâce à la perverse rhétorique, dans un contexte de débauche sociale proche du notre. Y’a rien à envier à cette époque, il suffit de lire Platon. Le grand problème de notre analyse des grecs, c’est qu’on a un a priori positif à cause du mot démocratie, sans voir le monde dans lequel ce système s’intégrait, un monde en déréliction comme le notre, fondé sur la spéculation économique et l’expropriation des terres des paysans, dans un cosmopolitisme hellénique qu’on pourrait qualifier de mondialiste, matérialiste et techniciste, avec en filigrane un empire en formation qui attendait son heure, Rome, son décalque d’aujourd’hui étant les états-unis.
Quand on parle de démocratie pour l’époque, il faudrait voir ce qu’il est advenu des peuples qui l’ont fièrement portée, avec la même inconscience que nous d’ailleurs. Ce système les a mené à leur perte, jusqu’à, par exemple, tuer un de leur plus grand sage, Socrate ; il les a conduit dans une irrémédiable division avec des alliances de circonstance et des trahisons permanentes, comme notre chère Europe d’aujourd’hui, dans un athéisme destructeur, une amoralité contagieuse, et pour finir, se faire engloutir par un terrible empire au sang froid, ce qui nous attend, nous les grecs d’aujourd’hui.