La Grèce aura probablement besoin d’une aide supplémentaire, a estimé jeudi le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, tout en mettant en garde contre toute spéculation à ce stade, notamment sur les moyens de réduire la dette de ce pays.
A propos des interrogations sur la nécessité d’un troisième programme d’aide à la Grèce, M. Dijsselbloem a jugé "réaliste de penser qu’une aide supplémentaire sera nécessaire".
"Mais je n’ai pas parlé d’un nouveau prêt", a-t-il assuré devant la Commission des affaires économiques du Parlement européen. "Nous avons toujours été clairs : même après la fin" du programme actuel, "une aide supplémentaire pourrait être nécessaire", a-t-il insisté.
"Les problèmes de la Grèce ne seront pas résolus d’ici 2014", a souligné le patron du forum des ministres des Finances de la zone euro.
Les conditions de cette aide "ne pourront être évaluées qu’en 2014", a-t-il dit. Il a rappelé que la troïka des créanciers publics d’Athènes (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) devait finaliser son nouveau rapport d’ici novembre, y compris sur le financement du programme d’aide en cours.
Il a évoqué de nouvelles mesures pour réduire la dette grecque "si nécessaire". Mais "nous n’évaluerons qu’en avril les progrès effectués dans le cadre du programme concernant la soutenabilité de la dette", et en attendant, "les spéculations n’apportent rien", a-t-il dit.
L’Allemagne s’est déjà dite opposée à tout nouvel effacement de la dette grecque, mais le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, a reconnu cet été qu’Athènes aurait besoin de davantage d’aide internationale, au-delà du programme actuel qui court jusqu’en 2014.
En tout, les deux programmes d’aide à la Grèce mis en oeuvre depuis 2010 s’élèvent à 240 milliards d’euros, mais Athènes se trouve de nouveau devant un trou de financement évalué à quelque 10 milliards d’euros en 2014 et 2015.