L’invasion vient de partout, pas que de la mer
La population française s’est composée au gré des invasions, installations. Homo erectus fut le premier humain connu . On a retrouvé ses traces à proximité de Nice où il vécut il y a 400 000 ans. D’où venait-il ? Nul ne le sait. Tout juste sait-on que ses lointains ancêtres venaient d’Afrique. Les Néandertaliens lui ont succédé. Plus évolués, ils enterraient déjà leurs morts (comme à La Ferrassie, en Dordogne), se confectionnaient des colliers de perles (comme à Arcy-sur-Cure, dans l’Yonne). Ils ont été éclipsés – éliminés ? – par l’arrivée d’une espèce supérieure, venue elle aussi d’Afrique : Homo sapiens. Ces premiers sapiens à fouler le sol Français (rebaptisés Cro-Magnon) ont laissé une trace : ces grands animaux peints sur les parois des grottes.
D’autres envahisseurs ont colonisé le territoire, par vagues successives : les premiers paysans et éleveurs, venus du Moyen-Orient, qui ont pris la place des anciens chasseurs-cueilleurs ; les Celtes, rebaptisés « Gaulois » pour mieux gommer leurs origines barbares ; les Romains qui diffusèrent le latin et les voies romaines ; les Francs – en réalité un petit peuple germanique – dont l’un des chefs, Clovis, parviendra à conquérir une partie du territoire gaulois. Ce n’est qu’après le baptême de ce roi barbare, et la conversion, de gré ou de force, des Francs à la religion de Rome, que la France est devenue chrétienne et sacrée, « fille aînée de l’Église ». Qu’est-ce qui fait donc l’unité de ce peuple ? La question n’a surgi que très tard. On ne se la pose toujours pas au Moyen Âge, où la France reste un territoire pulvérisé en une multitude de fiefs. Elle émerge au cours de la guerre de Cent Ans, contre les Anglais : on n’affirme jamais son identité qu’en s’opposant.
Répondre à ce message