Pour compenser la baisse des ventes d’albums, nos stars, même les plus rebelles, n’hésitent plus à chanter pour les entreprises. Des concerts lucratifs, mais très discrets.
On connaît le goût de Nicolas Sarkozy pour les conférences privées grassement payées . Est-ce cela qui a donné des idées à Carla Bruni ? Selon nos informations, l’ex-première dame est allée pousser la chansonnette mi-septembre pour 50 000 euros devant un parterre de cadres allemands du groupe Allianz, réunis au Carreau du Temple, à Paris. Pas radin, l’assureur a aussi fait plancher en toute confidentialité Patricia Kaas et Zaz, cette dernière dans une salle privatisée de la Porte de Versailles avec vue sur la tour Eiffel. Bob Vincent, le manager de la nouvelle Edith Piaf, jure que c’est là le seul « ménage » effectué depuis cinq ans par sa protégée. Mais il ne précise pas si elle a entonné son fameux tube aux accents anticapitalistes : « C’est pas votre argent qui fera mon bonheur… »
- Zaz : 40 000 euros pour Allianz. La chanteuse a donné un récital de trente minutes à 600 salariés de l’assureur allemand, en septembre dernier.
Julien Doré pour Mercedes, Justin Timberlake pour Crédit mutuel, Michel Fugain pour IDLP, un spécialiste de l’injection Diesel… Avec l’effondrement des ventes de disques, le concert privé est devenu un pilier de l’industrie musicale, au même titre que les albums et les tournées. Le cliché de l’oligarque russe s’offrant une star pour son anniversaire a la vie dure, mais ces prestations se font rares. C’est plutôt pour les entreprises que nos vedettes prennent le micro.
Pour elles, le calcul est vite fait : leur cachet est presque toujours plus élevé qu’avec une date classique. Certes, nos célébrités n’engrangent pas les mêmes trésors que les stars américaines, parfois payées au-delà du million par les sociétés. Mais leur rémunération peut quand même aller jusqu’à 100 000 euros. Et, le cas échéant, être assortie d’avantages en nature. « Il arrive qu’un constructeur mette une voiture à disposition du chanteur pour une tournée, en échange d’un concert », révèle un ex-directeur de maison de disques. « Il ne faut pas être naïf, les artistes sont aussi un produit. Comme à la Bourse, leur cote évolue en fonction de leur succès », décrypte Michael Illouz, de l’agence de communication Conceptory.
- Yannick Noah : 30 000 euros pour Thermomix. L’ex-tennisman a enchanté les vendeuses de robots ménagers lors de leur convention annuelle à Disneyland Paris, en septembre.
Cela leur pose-t-il des problèmes éthiques ? Pas à Yannick Noah en tout cas. « L’intérêt de ces concerts est purement économique, assume le tennisman-chanteur, seul à avoir accepté de nous répondre. Ils me permettent de travailler hors des tournées et se déroulent en général dans une bonne ambiance. » Pour 30 000 euros, l’ex-roi de Roland-Garros s’est produit le 5 septembre dernier à Disneyland Paris, devant des centaines de vendeuses de robots ménagers Thermomix survoltées.