Le meurtre d’Aboubakar, un musulman, dans une mosquée du Gard, a encore fait monter les tensions entre les communautés qui décomposent la France, qu’on le veuille ou pas.
FLASH INFO - « La République trie ses victimes : nous avons un ministre de l’Intérieur qui se rend immédiatement dès lors qu’il s’agit d’une autre communauté ou d’un autre lieu de culte, qui arrête le temps et qui va prendre le premier avion, et dès lors qu’il s’agit d’une… pic.twitter.com/A3o3pPh0bB
— Citizen Média (@CitizenMediaFR) April 28, 2025
Quatre commu sont concernées : les musulmans, les juifs, les médias et le gouvernement. On pourrait affiner et réduire avec juste les islamistes et les sionistes, puisque médias et gouv penchent très fortement côté sioniste. Vous connaissez un média islamiste en France, vous ? Nous, non.
Meurtre dans une mosquée du Gard :
"Un acte de haine à l'égard de l'islam (...). Mais je n'utilise pas le terme 'd'islamophobie'."Le ministre des Outre-mer Manuel Valls dans #LeGrandJury @publicsenat @Le_Figaro @m6info. pic.twitter.com/VPYeK7HvSQ
— RTL France (@RTLFrance) April 27, 2025
Retailleau s’est fait tirer l’oreille pour qualifier l’acte d’islamophobie, et Manuel Valls a surenchéri en niant la chose. Il s’est fait recevoir par le recteur de la mosquée de Nîmes.
Le recteur de la mosquée Sud-Nîmes, A. Zekri, à propos du raciste islamophobe Manuel Valls ce soir sur BFM : « Un monsieur qui s'est sauvé en Espagne et qui est revenu ensuite pour essayer d’avoir son beurre en France. Moi, je suis français, je suis resté en France. »
— Kunta van den Kinté (@denkinte_2) April 27, 2025
Du côté des sionistes, on préfère oublier qui a fait venir les musulmans par millions en France, on accuse simplement la Mosquée. De l’avantage de l’amnésie en politique. Del Valle chez Bercoff, c’est un festival. Il ne manque plus que Manu-la-Tremblote.
"J'accuse nos élites d'avoir tout fait depuis 40 ans pour que le chaos s'installe dans nos sociétés. Ils ont donné en pâture les musulmans vivant en France à 800 mosquées islamistes, anti-juives, anti-chrétiennes, anti-mécréantes, qui valorisent le djihad." [Alexandre del Valle] pic.twitter.com/VudYorw3Xn
— Liberez Boualem Sansal (@IslamismeFrance) April 12, 2025
On sait qu’en France, en comparant la vitesse de déplacement de nos ministres de l’Intérieur en cas de crime à connotation religieuse, ainsi que les déclarations d’indignation de nos Premiers ministres et présidents (c’est une IA qui fait le job sur X), que les juifs sont en haut de la pile, les Français en dessous et les musulmans tout en bas. Les médias appliquent ce (mal)traitement politique, et accordent plus d’importance à un acte antijuif qu’à un acte antimusulman. Dans le premier cas, c’est la république qui est visée ; dans le second, c’est un pauvre type.
Par exemple, on n’a encore vu personne être mis en examen et emprisonné pour avoir tenu des propos vantant la « riposte » toute « défensive » de la très « démocratique » armée israélienne à Gaza. Il y a une habituation ou une terreur du côté des journalistes pour ne s’offusquer que d’un côté. Le Monde diplo a résumé la chose ainsi dans son édition de février 2024 :
Et puisque cette armée bienveillante nous ressemble, les journalistes français accompagnent un de leurs compatriotes quand il rejoint ses rangs. Le 10 octobre 2023, dans la matinale de France Inter, Sonia Devillers héroïse « Yoval », un étudiant qui, quittant la France pour se battre en Israël, ne semble pas distinguer le Hamas de la population civile de Gaza. « Merci Yoval, bonne route ! », conclut la journaliste en guise de salut au soldat qui se prépare à envahir ce territoire palestinien. Sa consœur Judith Waintraub célèbre un autre paladin dans Le Figaro Magazine (24 novembre 2024) : Julien Bahloul, « né en France dont il est parti pour fuir l’antisémitisme », et qui « après cinq ans sur la chaîne de télévision i24News, remet l’uniforme pendant ses périodes de réserve, qu’il effectue en tant que porte-parole de Tsahal ». (...)
Selon que le clavier du journaliste décrit Tel-Aviv ou Gaza, le vocabulaire et la syntaxe humanisent ou déshumanisent le propos : Le Hamas « massacre » ou « tue » ses victimes israéliennes ; les Palestiniens « meurent » sans qu’on précise qui les fait périr. Comme après chaque attentat en Occident, la presse dresse le portrait individuel de victimes émouvantes tandis que les Palestiniens se trouvent souvent réduits dans les reportages à des ombres anonymes errant dans les décombres (2). Morts-sujets auxquels on s’identifie comme les personnages d’un film, contre morts-objets qui tapissent un décor où le regard glisse sans accrocher.
On ne peut pas résister à l’envie de publier un troisième pâté, en espérant que le fils Halimi nous pardonnera : c’est pour la bonne cause. Et nous y ajouterons en lien la vidéo d’un carnage récent, dont nous déconseillons fortement la lecture aux personnes sensibles.
Près de quatre mois après le déclenchement du conflit, aucun grand média français n’a réalisé une enquête quantitative sur le traitement journalistique du conflit. Aux États-Unis, The Intercept (9 janvier 2024) a analysé un vaste échantillon d’articles du New York Times, du Washington Post et du Los Angeles Times parus entre le 7 octobre et le 24 novembre 2023. Les résultats ne devraient pas dépayser les lecteurs français. « Le terme de “carnage” a été utilisé 60 fois plus dans le cas de victimes israéliennes plutôt que palestiniennes, et celui de “massacre” 125 fois dans le premier cas et 2 fois dans le second. “Terrifiant” est employé 36 fois dans le cas de victimes israéliennes, 4 fois si elles sont palestiniennes. » Les auteurs relèvent par ailleurs « le manque d’attention médiatique réservée au nombre sans précédent d’enfants et de journalistes tués, alors que ces deux groupes suscitent en général la sympathie des médias occidentaux ». Enfin, alors que les assassinats de civils commis par le Hamas sont bien présentés comme le produit d’une stratégie intentionnelle, les journalistes dépeignent les meurtres de Gazaouis « comme s’il s’agissait d’une succession d’erreurs reproduites des milliers de fois ».
Et pendant ce temps, pendant le massacre, ou le génocide, mais peu importe, BFM nous présente les assises de lutte contre l’antisémitisme, avec la justiciable Aurore au micro. On parle bien de l’antisémitisme à Gaza ? Non ?