Il est très possible que l’OTAN attaque le Donbass cette année. Car l’OTAN agit aujourd’hui avec la Russie de la même façon qu’elle avait agi avec l’Irak avant de l’attaquer. L’OTAN avait renforcé ses forces à la frontière irakienne tout en sommant l’Irak de se désarmer. Ce qu’on observe aujourd’hui est très similaire : envoi d’armes, de conseillers et de troupes spéciales en Ukraine et pression maximale sur la Russie pour qu’elle recule... Et plus le temps passe, plus le rapport de force change en défaveur de la Russie... c’est-à-dire que plus le temps passe plus l’engagement inévitable coûtera cher aux Russes. Si l’année dernière ou il y a deux ans ou mieux encore au moment de Debaltsevo, la Russie avait envahi le Donbass, elle aurait pu rétablir la ligne de front sur les frontières administratives des oblasts de Donetsk et Lougansk (voire même inclure ceux de Zaporizhzhia et Kherson dans l’idée du fédération novorussienne) sans que cela lui eût coûté très cher, l’armée ukrainienne se débandant et refluant comme l’armée géorgienne l’avait fait en 2008. Aujourd’hui, un tel scénario coûterait beaucoup plus cher à la Russie en pertes humaines et de matériel (blindés, avions).
On peut parfaitement imaginer qu’il n’y aura jamais d’accord entre Biden-Poutine sur la sécurité en Europe de l’est. Ce n’est pas dans l’intérêt des Américains de conclure un tel accord ni de le respecter. On peut aussi concevoir que la Russie a le cul entre deux chaises, liée à une option de paix par Nordstream, et contrainte à la possibilité de la guerre par la situation en Ukraine. Le cavalier otanien fait une fourchette sur les pièces russes : la Russie ne peut pas avoir à la fois Nordstream et le Donbass... elle est coincée. Et de toute façon, les Américains ne peuvent ni concéder Nordstream, ni le Donbass : ils ne veulent que la guerre, il n’ont pas le cul entre deux chaises, eux. Et c’est facile pour eux : en saignant l’armée russe engagée en Ukraine, ils lui feront perdre à la fois le Donbass et Nordstream. Pour l’instant, ils avancent leurs pions et la Russie ne peut que subir...
Nordstream est sans doute venu trop tôt, les Russes se sont précipités pour le construire avant que la question ukrainienne ait été réglée et maintenant ils ont un gazoduc dont la mise en service est repoussée indéfiniment... Ils sont donc contraints d’ouvrir un nouveau front contre l’OTAN, ils doivent avancer une nouvelle pièce sur l’échiquier... sinon, ils perdent tout.
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