Ainsi, il nous est demandé – nous sommes même sommés – de répondre à la question suivante : êtes-vous pour Israël (ou contre le Hamas) ? Avec une forte inclination médiatique à répondre oui, ce qui nous rappelle le dernier référendum, officiel celui-là, du 29 mai 2005.
Le pouvoir le sait, les référendums sont une opération à double tranchant : on – le peuple, qui est facétieux – peut glisser très vite du mauvais côté de la lame.
Le prétexte de ce référendum surprise ? Une très invérifiable hausse des actes antisémites, selon le mot d’ordre repris partout par la presse mainstream. Qui minore l’inflation réelle qui tue le pouvoir d’achat des plus pauvres, et majore le nombre d’actes antisémites qui, on le rappelle, incluent les paroles. Quant aux 250 tags d’étoiles de David, c’est devenu à la fois un gag et une affaire d’État.
Cette hausse « hallucinante », pour reprendre l’expression en cours sur RTL, est évidemment bidon. Ce qui ne l’est pas, c’est la hausse de la contestation sur les réseaux sociaux contre le déchaînement de violence des Israéliens en Palestine !
Les morts du 7 Octobre, qui ne sont pas officiellement 1 400, loin de là (on a vu les morgues, qui selon la presse internationale invitée recelaient « des centaines de corps », ce qui veut dire plus de 200, mais pas plus de 1 000 [1]), servent de prétexte, et on peut hélas penser de préparation, à une hallucinante opération de décimation et de nettoyage ethnique dans l’enclave de Gaza.
Après le Sinaï, le Golan et une portion de Jérusalem volés aux Palestiniens au cours des précédentes guerres israélo-arabes, voilà qu’Israël est en train de s’emparer de Gaza, tout en mettant la pression sur la Cisjordanie, gérée par le Fatah, l’ancien ennemi du Hamas.
Le plan est clair : vider la Palestine des Palestiniens qui y vivent encore, et ce, incroyablement mal. Tout est fait pour qu’ils partent, c’est l’objet des persécutions politiques, militaires, policières, et judiciaires.
En France, premier pays d’Europe par sa communauté juive, mais aussi musulmane, le sujet est chaud bouillant. À moitié boycotté par la gauche, qui y perdrait une partie de sa base électorale si elle cédait aux injonctions des Maurice Lévy et autres Alain Jakubowicz – injonctions qui basculent rapidement dans l’insulte et la menace –, ce référendum se présente mal pour ses organisateurs, car on pourrait tout simplement dire que les pro-Israël sont infiniment minoritaires en France.
Si l’on table sur 300 000 manifestants dans tout le pays dimanche, alors ça voudra dire que 68 042 591 moins 300 000 soit 67 742 591 Français sont antisémites.
Les propos intransigeants du patron de Publicis et de l’avocat de Lelandais ne laissent pas le choix aux Français : c’est « vous êtes avec nous ou contre nous », sur le mode Bush avant de détruire l’Irak et l’Afghanistan.
Nous parlions de menaces. Que penser de ce tweet de Jacques Attali, qui n’a pas, comme ses deux coreligionnaires, de fonction politique officielle en France ? Voici la fin de son édito du 2 novembre 2023 sur son site :
« L’antisémitisme révèle l’état du monde : il est la haine du meilleur en soi. Il est la volonté de tuer le père et la mère à la fois. Il est la haine de la raison, de la tolérance, de la gratitude : qui ne sait admirer ne peut l’être. Qui ne peut être reconnaissant ne peut espérer qu’on le soit.
Que ceux qui jouent avec cela, comme ceux qui ne le combattent pas, parce qu’ils ne se croient pas concernés, le sachent bien : s’ils ne combattent pas l’antisémitisme, s’ils ne sont pas les premières victimes de cette barbarie, ils seront les suivantes. Très bientôt. »
Attali a-t-il le doigt sur le bouton nucléaire ? Évoque-il la menace d’une Troisième Guerre mondiale ? D’une guerre civile en France ? D’une série d’attentats islamistes qui viseraient les Français et organisés par le Hamas ? Qui menace-t-il de mort ? Et pourquoi personne ne réagit, depuis une semaine, à cet édito effarant ?
Dernière minute : le CRIF interdit au RN de manifester le 12
C’est par la voix de son président, Yonathan Arfi, que le CRIF s’est opposé jeudi 9 novembre 2023 à la venue du RN à la manifestation contre l’antisémitisme.
« Nous ne souhaitons pas que des personnes qui sont héritières d’un parti fondé par d’anciens collaborateurs soient présentes... En annonçant qu’il participerait à cette manifestation, le Rassemblement national savait qu’il créerait la polémique, qu’il détournerait la manifestation de son objet principal qui est la lutte contre l’antisémitisme. »