Les représentants du parti d’opposition allemand La Gauche (Die Linke) ont demandé au gouvernement des explications concernant la destruction du vol MH17, et ce, à la suite d’un article suggérant qu’il y avait eu des activités AWACS au moment de la destruction de l’avion en vol.
La réponse du gouvernement fédéral à la question écrite déposée par la gauche du Bundestag apporte un éclairage nouveau et sensationnel sur les circonstances de la destruction de l’appareil.
Contrairement à toutes les annonces tonitruantes quant à la destruction de l’appareil malaisien par un missile sol-air BUK prétendument utilisé par les séparatistes ou/et par les russes, le gouvernement fédéral affirme n’être en possession d’aucune preuve sur l’utilisation de missiles sol-air, le jour de l’accident, ni où a eu lieu la destruction de l’appareil.
Alexander Neu, un député de Die Linke, a déclaré : « Le gouvernement fédéral ne dispose d’aucune information quant à savoir si le MH17 a été abattu au-dessus de l’Ukraine, et en particulier par quelle partie il a été abattu. »
La réponse du gouvernement allemand précise également que deux avions de reconnaissance AWACS de l’OTAN ont bien suivi le vol du MH17 mais ils n’ont pas détecté les trente dernières minutes du vol avant l’accident, mais par contre, ils ont recueilli des signaux d’un système de missile anti-aérien, et un autre signal radar inconnu.
Le mémorandum du gouvernement allemand précise que le système de défense aérienne AWACS a classé les signaux radars comme faisant parti du système des missiles anti-aériens C-125 « Petchora » (OTAN – SA-3). C’est un vieux complexe soviétique, qui a été retiré du service et remplacé par le C-300. Cependant, il est toujours en usage dans les armées de l’ex-Union soviétique, dont l’Ukraine.
Le système antimissile S-125 peut envoyer des missiles avec des charges militaires de 70 kg dont 33 kg d’explosifs et 4 500 fragments d’acier. Les ukrainiens disposent de ce type d’armement.
Concernant les informations des satellites de reconnaissance américains, le gouvernement fédéral précise qu’une réponse n’est pas possible pour des raisons de secret du renseignement et que les données sont déposées auprès de l’Office de la protection du secret du Bundestag.
Cela signifie concrètement que l’OTAN sait parfaitement que le système radar de ciblage des missiles BUK n’a pas été activé, mais par contre qu’un système de ciblage radar des missiles C-125 a bien été activé. Les systèmes AWACS ne peuvent pas confondre les deux systèmes.
Pour répondre par avance aux détracteurs qui pensent pouvoir affirmer qu’il est quand même possible d’utiliser un missile BUK en aveugle, tout militaire peut confirmer que, sans l’utilisation du ciblage radar, il est absolument impossible d’atteindre une cible à une altitude de 10 000 m. De tout cela, le politologue allemand Kret Mayer conclut que cela réfute les accusations contre les miliciens qui auraient détruit le MN17 avec un missile BUK.
Ces nouvelles données, publiées sur le site du Bundestag, remettent en cause les accusations portées contre les séparatistes et les Russes, accusations à la suite desquelles les sanctions économiques ont été imposées illégalement à la Russie.
On se souvient qu’au moment du crash, un conseiller auprès du Ministère ukrainien des Affaires Intérieures, M. Anton Geraschenko, a déclaré : « Un avion de ligne commercial voyageant d’Amsterdam à Kuala Lumpur vient d’être abattu par un système anti-aérien BUK. 280 passagers et 15 membres d’équipage ont été tués ».
Les autorités de Kiev ont immédiatement accusé les séparatistes d’avoir tiré le missile. Dès le 17 juillet au soir, Kiev certifie n’avoir aucune batterie de SA-11 dans l’est du pays, ce que Washington confirmera.
Comment pouvaient-ils être au courant de cette information de nature militaire avant qu’une enquête ait été menée sur le terrain ?
Le soir même du 17 juillet, des prétendus experts assuraient qu’un missile sol-air BUK est à l’origine de l’explosion du vol MH17.
Le 18 juillet, le président Barack Obama affirme que le missile a été tiré d’une zone contrôlée par les rebelles « à cause du soutien de la Russie ».
Peu auparavant, Samantha Power, l’ambassadrice américaine à l’ONU, avait expliqué que des « séparatistes avaient été repérés », le matin même du crash, en possession de missiles BUK de type SA-11, capables d’abattre un avion à 10 000 mètres d’altitude, une hauteur où volait le Boeing MH17. « Il est improbable que les séparatistes puissent s’en servir de manière efficace sans personnel qualifié », a-t-elle souligné, évoquant l’aide de « personnel russe ».
On ne peut que s’étonner qu’aucun moyen d’information n’ait rendu public le mémorandum du Bundestag, mais il faut bien avouer que le gouvernement allemand n’a pas fait de communiqué de presse sur le sujet. Apparemment, selon le politologue allemand Kret Mayer, pour ne pas attirer inutilement l’attention sur ce document de huit pages signé du Ministre de la défense pour répondre aux questions insistantes de Die Linke.
Nous sommes loin des déclarations bellicistes du Secrétaire d’État américain John Kerry, qui déclarait le 20 juillet sur CNN que le missile utilisé venait de la Fédération de Russie « Il est assez clair qu’il s’est agi d’un système qui a été transféré de Russie et remis aux mains des séparatistes… Nous savons d’où est parti le tir de missile grâce à des images satellitaires. Nous en connaissons la trajectoire et l’heure précise »… « Nous savons avec certitude que les Ukrainiens ne disposaient pas d’un tel système dans les environs et à ce moment-là. Donc cela pointe clairement le doigt vers les séparatistes ».