Le président russe a signé mardi un traité sur le rattachement de la Crimée à la Russie et assuré que Moscou ne cherchait pas à intégrer à la Russie d’autres régions d’Ukraine, lors d’une cérémonie au Kremlin.
Cette signature a eu lieu après un discours du président, marqué par des élans de patriotisme et un ton très anti-occidental, devant le Parlement, les gouverneurs russes et le gouvernement.
L’hymne russe a retenti immédiatement après la signature, dans la salle d’apparat où se tenait la cérémonie.
La République de Crimée est considérée comme rattachée à la Fédération de Russie à compter de la date de signature de l’accord, a indiqué peu après le Kremlin dans un communiqué.
Même si ce document est immédiatement entré en vigueur, les parlementaires russes devront ratifier une loi incluant dans la Fédération de Russie deux nouveaux sujets, la Crimée et la ville de Sébastopol qui y jouit d’un statut à part.
"La ratification, une simple formalité, devrait intervenir d’ici la fin de la semaine, a indiqué la présidente de la chambre haute Valentina Matvienko. Nous sommes prêts à le faire sans tarder (...). je suppose qu’il est possible d’accomplir toutes ces procédures juridiques d’ici la fin de la semaine", a-t-elle déclaré, citée par l’agence Ria Novosti.
La Crimée était et reste dans le coeur des Russes une partie intégrante de la Russie, avait déclaré dans son discours le président russe après un survol de l’histoire de la péninsule dont son transfert à la république soviétique de Crimée en 1954 par le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev.
"Dans le coeur et la conscience des gens, la Crimée était et reste une partie intégrante de la Russie", a-t-il dit, s’exprimant deux jours après un référendum dans la péninsule du sud de l’Ukraine qui a plébiscité un rattachement à la Russie.
Il a aussi assuré que la Russie ne souhaitait pas la scission de l’Ukraine, répondant aux craintes de séparatisme dans d’autres régions à majorité russophones d’Ukraine.
"Ne croyez pas ceux qui vous font peur au sujet de la Russie, qui vous crient qu’après la Crimée, vont suivre d’autres régions", a déclaré M. Poutine à l’adresse des Ukrainiens. "Nous ne voulons pas la scission de l’Ukraine, nous n’en avons pas besoin", a-t-il ajouté.
"Les Occidentaux ont franchi la ligne rouge et se sont comportés de manière irresponsable dans la crise ukrainienne", a affirmé le président russe en se livrant à une dénonciation en règle des Occidentaux, accusés de faire preuve de cynisme, d’agir selon le droit du plus fort et d’ignorer le droit international.