Il s’agit de la charge la plus grave jusqu’à présent, avec des miliciens accusés d’avoir participé à une « conspiration » pour « s’opposer par la force au transfert du pouvoir présidentiel »
Ou comment transformer la visite joyeuse et un peu bordélique du Capitole
le 6 janvier 2020 par les partisans de Donald Trump
en attaque violentissime contre la démocratie
On aimerait bien, en France, voir le peuple visiter les deux Chambres, là où les députés dits du peuple et les sénateurs votent contre lui, contre ses libertés, contre sa santé, contre ses intérêts. C’en est même ignoble de voir à quel point ces élus piétinent ce qu’il reste de démocratie. Ils ne travaillent que pour les forces occultes, pas pour les gens. Et par forces occultes on entend forces occultes. La rencontre entre les deux mondes, désormais séparés par un gouffre, serait intéressante, et on ne parle pas de violence, mais de rencontre, comme au foot. Ou au rugby.
C’est un développement majeur dans l’enquête sur l’assaut du Capitole du 6 janvier 2021. Le fondateur et leader de la milice d’extrême droite Oath Keepers, Stewart Rhodes, et dix autres membres, ont été inculpés mercredi pour sédition, a annoncé le ministère de la Justice ce jeudi. Rhodes, un ancien parachutiste de l’armée américaine âgé de 56 ans arrêté jeudi au Texas, et ses acolytes sont accusés d’avoir participé à une « conspiration » pour « s’opposer par la force au transfert pacifique du pouvoir présidentiel ». (20 Minutes)
« Assaut », « conspiration », les termes sont un peu forts pour une colère populaire absolument légitime, le camp populiste ayant été volé de sa victoire par une conspiration entre un pédophile corrompu, le vieux Biden, et les forces conjointes du pouvoir profond, des médias mainstream et des minorités agissantes.
Les votes ont été truqués dans les principaux swing states, la séquence comptage–recomptage a été un gag mondial, et deux ans après cette escroquerie à grande échelle, le pauvre Biden a déjà disparu des radars, souvent remplacé par un ou des sosies. Quant à Kamala Harris, qui avait été castée pour récupérer le vote des femmes noires, elle a été écartée car elle n’avait pas le niveau pour la fonction. Autant dire que ceux qui dirigent sont dans la coulisse, comme chez nous. On appelle ça une conspiration, et les hommes de paille, Kamala et Joe, n’ont plus aucune utilité.
On apprend, toujours par 20 Minutes, que les 725 inculpés risquent 20 ans de prison. Or, personne n’est mort dans la visite retapissée en « assaut » par la presse aux ordres, et si un policier est mort, c’est pour d’autres raisons. En revanche, un policier a bien abattu une manifestante :
Le plus étonnant, et en même temps cela ne nous étonne pas, c’est que l’organisation de cette visite somme toute pacifique est devenue, dans la bouche des responsables du ministère de la Justice, une opération « organisée » et « coordonnée ».
Ben oui, pour déplacer des milliers de petits Américains d’un bout à l’autre de l’Amérique, jusqu’au Capitole à Washington, il faut une certaine organisation et une coordination certaine. Si les 725 « soldats » vont probablement s’en tirer avec un blâme, les autres séditieux, aux ordres de Rhodes, eux, vont morfler :
Stewart Rhodes, qui a fondé les Oath Keepers en 2009, était près du Capitole mais n’a pas pénétré à l’intérieur. Selon le ministère de la Justice, il a toutefois supervisé l’action du groupe via une app de communications cryptées. Quatre membres déjà inculpés coopèrent actuellement avec les autorités en échange d’une peine plus clémente.
Ce qui a permis aux « juges » de charger les populistes, ou les patriotes, indignés par la tournure d’une élection volée par le camp démocrate, qui a perdu tout sens moral dans cette affaire, c’est l’éventualité d’un « combat sanglant » discutée entre les membres des Capitoliens sur la messagerie Signal. Des armes ont été achetées par les proto-séditieux, mais personne n’en a amenées sur place, dans la fameuse enceinte sacrée.
Dans le détail, le groupe s’est organisé via l’appli Signal dès le 7 novembre, deux jours avant l’élection, et s’est préparé à « un combat sanglant » dans l’éventualité d’une victoire de Joe Biden, selon des communications obtenues par la justice. Appareils de vision nocturne, fusil à pompe, fusil semi-automatique, munitions, trépied… Entre la fin décembre et début janvier, Stewart Rhodes a acheté pour plus de 20 000 dollars d’armes et d’équipement militaire. Les deux groupes qui ont pénétré à l’intérieur du Capitole n’étaient pas armés, mais une « unité de réponse rapide » se trouvait à proximité, dans un hôtel voisin où les armes étaient stockées.
Maintenant, les enquêteurs du ministère travaillent sur le lien potentiel entre les responsables d’Oath Keepers, Alex Jones et Donald Trump. On sent qui est visé, dans cette histoire. Donald ferait-il encore peur au camp démocrate, pour qu’il le poursuive au-delà du vol de l’élection ? Attendons la réponse du perdant sur son nouveau réseau social, peut-être en février.
Nul ne sait exactement à quelle date le « roi de Mar-a-Lago » (le nom de son palais kitch de Palm Beach, en Floride) prévoit de lancer son offensive médiatique. Mais tout est déjà en place. Créée à l’automne 2021 grâce à une levée de fonds initiale de 300 millions de dollars, la société Trump Media & Technology Group, ou TMTG, a annoncé, le mois dernier, une nouvelle levée de plus de 1 milliard de dollars ! TMTG chapeautera TRUTH social, mais également d’autres médias, comme une plateforme de podcasts ou des talk-shows radio.
Quand RFI cherche le moyen de censurer le futur réseau social de Trump
Même L’Express reconnaît que Trump va frapper un grand coup au moment où Biden, inexistant politiquement et physiquement, s’effondre dans les sondages. Car on entre dans l’année des élections de mi-mandat (en novembre 2022), avec des parties des chambres (tous les congressistes et un tiers des sénateurs) qui vont être renouvelées. Biden vient en outre de se prendre un revers sur la vaccination obligatoire en entreprise :
Quatre ans, ça passe vite. On comprend que le camp démocrate ait besoin de démolir Trump une seconde fois.