Après une longue odyssée judiciaire, le décret anti-immigration cher au président américain a été validé par la Cour suprême.
C’est la plus controversée de toutes ses mesures : le décret anti-immigration de Donald Trump aura connu trois versions en dix mois, toutes successivement suspendues par des tribunaux, avant que la Cour suprême des États-Unis ne réautorise l’application de la dernière, lundi soir. Le président américain justifie le texte par des motifs de sécurité nationale. Ses détracteurs, et les juges ayant successivement bloqué son application, lui reprochent de cibler sans raison et de façon discriminatoire des dizaines de millions de musulmans.
La troisième version du décret, signée le 24 septembre, interdit de façon permanente le franchissement des frontières américaines aux ressortissants de sept pays (Yémen, Syrie, Libye, Iran, Somalie, Corée du Nord et Tchad) et suspend l’entrée dans le pays de responsables gouvernementaux vénézuéliens.
Mais la mesure avait été suspendue le 17 octobre, la veille de son entrée en vigueur, par un juge de Hawaï. Celui-ci estimait que le texte peinait à démontrer en quoi l’entrée de plus de 150 millions de ressortissants étrangers des pays visés « nuirait aux intérêts des États-Unis ». Un juge du Maryland avait également bloqué la mesure.
Le gouvernement, qui avait fait appel de ces décisions, avait obtenu une première victoire en novembre : une cour d’appel de San Francisco a autorisé son application partielle, en exemptant les « étrangers qui peuvent démontrer une relation authentique avec une personne ou une entité aux États-Unis ». Les grands-parents, petits-enfants, beaux-frères, belles-sœurs, oncles et tantes, neveux, nièces et cousins étaient notamment concernés.